La « Journée internationale pour les droits des femmes » (et non pas « journée de la femme » comme on le lit parfois), instituée par l’ONU en 1977, ne sert pas qu’à braquer les projecteurs sur les inégalités pendant 24 heures seulement… Sébastien Drouet
À Orléans cette année, le 8-Mars commence le 6, avec la signature d’un protocole départemental de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes du Loiret par le préfet et les procureurs de la République d’Orléans et Montargis. À suivre : le 7 mars, ciné-débat aux Carmes (autour du film Comme des garçons), les 7 et 8, portes ouvertes à la Maison de justice et du Droit de La Source (entretiens individuels sur les droits des femmes), le 8, découverte, au CFA du bâtiment, des métiers de ce secteur, du transport, de la logistique et de l’industrie, avant un forum, le 9, intitulé non sans humour « Mais qu’est-ce qu’elles veulent encore ? »
Le collectif HF Centre-Val de Loire (qui milite pour l’égalité dans le domaine culturel et artistique), participe à ce dernier, qui regroupe place de la République toutes les associations militant sur les questions d’éducation, d’emploi, de culture, etc. « Cela fait connaître les actions de chacune auprès d’un large public, indique Mathilde Brière, présidente de HF dans la région. Et cela permet de nous présenter les unes aux autres, pour former un réseau. Il n’y a pas vraiment d’autre moment qui permette de se regrouper sur ces sujets (hormis le 25 novembre, journée de lutte contre les violences faites aux femmes). Mais il ne faut pas s’en contenter, ça ne doit pas être le seul temps fort de l’année. » Celui-ci, en tout cas, « rend visible ce problème d’inégalité. Encore plus aujourd’hui, avec le mouvement MeToo, ou avec le sujet de la violence faite aux femmes, de plus en plus présent dans les médias. C’est important que ces questions-là soient relayées aussi par les institutions. »
« Montrer que le combat n’est pas gagné »
Au niveau des institutions justement, Fanny Pidoux, conseillère régionale pour l’égalité femme-homme, la lutte contre les discriminations et le handicap, note que « cette journée permet de mettre en valeur ce que l’on a fait sur un exercice, et de montrer que le combat n’est pas gagné, qu’il y a encore beaucoup de choses à faire. L’égalité en droit, on l’a en France, en revanche, on est loin de l’égalité réelle, au niveau de l’emploi (rémunération, temps partiel subi), des violences faites aux femmes. C’est pourquoi il faut de nouvelles perspectives. » Comme ce fut le cas en mars 2018 lorsqu’un plan pour l’égalité femme-homme fut initié avant d’être adopté en juin suivant. « Cette année, nous travaillons sur la place du sport, élément de défense et d’émancipation », poursuit l’élue régionale. Au-delà des belles paroles, du concret, donc. « Mars 2019 sera aussi l’occasion de signer la charte Égalité – concernant également les discriminations et le handicap – à destination des associations, entreprises, collectivités : quand on la signe, on met en place un plan d’actions, avec son propre personnel, mais aussi en externe. »
Comme Mathilde Brière, Fanny Pidoux note un avant et un après octobre 2017 : « Cette journée du 8-Mars a plus de sens depuis MeToo, on comprend bien que c’est la journée pour les droits des femmes. Être féministe est moins sujet de moqueries qu’auparavant. »
Une soirée pour les droits des femmes
Ce 8 mars, la bibliothèque de la Ferté Saint-Aubin accueille le groupe Les Pointillés à 19h (showcase suivi d’un apéritif partagé). En première partie : le chœur d’hommes de « Tous les airs y sont » dirigé par Marine Meyniel.
À 19h, réservations au 02 38 76 63 27