Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

Addictions prévenir, c’est guérir

Tabac, alcool, cannabis, psychotropes, jeux, écrans, sexe : les addictions qui menacent les jeunes sont nombreuses.

 

À Orléans, l’Association pour l’écoute et l’accueil en addictologie et toxicomanies (APLEAT) s’évertue, depuis 1979, à prévenir et informer tous les publics concernés sur les risques liés à toutes les addictions, mais aussi à accompagner les démarches de soins. Pas facile, pour autant, pour de nombreux parents, non seulement de repérer les signes avant-coureurs de comportements addictifs, mais surtout d’oser en parler. Un constat qui a incité l’APLEAT et sa directrice Christine Tellier à créer, avec Prev’Parents, un outil de « conférence multimédia d’infraction et de communication ».

 

Le + de prev’parents

L’APLEAT constate que de nombreux parents ne participent pas aux réunions de prévention organisées dans les lycées et collèges, parce que certains se sentent mal dans un cadre scolaire, par manque de disponibilité ou parce qu’ils ont peur que leurs enfants soient ensuite repérés comme ayant des comportements addictifs. Les conférences en ligne garantissent aux parents discrétion et anonymat, et ne les obligent pas à ressortir de chez eux le soir pour une réunion. Elles permettent des échanges plus libres, à l’image, explique Christine Tellier, de l’intimité distante que l’on retrouve dans l’échange épistolaire.

 

Comment ça marche ?

Les parents s’inscrivent par téléphone dans un des créneaux proposés. Quinze minutes avant le début de la conférence, ils reçoivent un email qui leur donne la marche à suivre pour se connecter (lien, identifiant, mot de passe) et un numéro de téléphone qui leur permet d’appeler l’APLEAT durant la conférence. Laquelle est animée par un ou des professionnels : travailleur social, infirmier, psychologue.

 

Le cannabis

Contrairement à l’alcool pour lequel sont répréhensibles uniquement certains actes commis sous son emprise, pour le cannabis, c’est l’usage lui-même qui est illicite. La prévention passe aussi par la prise de conscience des conséquences sociales qui peuvent découler d’une procédure judiciaire. Pour autant, au vu de l’augmentation de la consommation du cannabis chez les jeunes, tout particulièrement en France, la politique uniquement répressive de ces dernières années a fait la preuve son inefficacité. Eduquer, c’est proposer un cadre, des limites, des règles et un soutien.

 

Les jeux et les écrans

Les « addictions sans substance » (jeux d’argent, écrans, internet…) sont en croissance très forte. Les demandes enregistrées à l’APLEAT sont en constante augmentation. Et ce d’autant plus que les parents manquent de moyens pour repérer les addictions et poser des limites. D’où l’importance, insiste Christine Tellier, de s’adresser à l’APLEAT dès qu’on se pose des questions, même pour rien. Absence répétée aux repas familiaux, connections à internet fréquentes en pleine nuit, grande fatigue, abandon des activités sportives ou culturelles, résultats scolaires en baisse, repli sur soi, violence intrafamiliale, sont autant de signes (il y en a d’autres) qui peuvent, si plusieurs se manifestent en même temps, inciter à s’interroger sur la probabilité d’un comportement addictif. Les risques encourus sont tous ceux liés à l’adolescence, et que ce type d’addiction peut renforcer. Le suicide bien sûr, mais avant cela la désocialisation. « Si tu grandis dans un monde virtuel, tu penses virtuel. » La compréhension du monde réel est faussée et erronée, tandis qu’il est impossible d’aller vivre au pays du monde virtuel. Le jeune accro à la virtualité de l’Internet et des jeux vidéo ne sait plus regarder le monde réel qu’avec des références virtuelles. Il est perdu.

 

Quelle est l’action prioritaire de l’APLEAT ?

Protéger les moins de 16 ans. Avant 16 ans, le développement du cerveau n’étant pas terminé, le jeune n’a pas conscience de l’enjeu, à long terme, des risques qu’il prend. Plus tôt on intervient, mieux on peut accompagner l’expérience et donner aux jeunes les moyens de la contrôler. La responsabilité des adultes est de donner aux enfants le temps de grandir jusqu’à ce qu’ils aient suffisamment de compétences personnelles pour faire des choix.


www.apleat.com. Service jeunesse de l’APLEAT : 02 38 42 22 01. Du lundi au vendredi de 14 h à 18 h, le mercredi de 10 h à 18 h, et le premier samedi de chaque mois, de 10 h à 15 h.

 


 

 

 



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