Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

Ah, la barbe !

AU REVOIR LES BOBOS, BONJOUR LES BUBUS ! BUBUS POUR BRANCHÉS URBAINS, CES MÂLES À LA BARBE PLUTÔT FOURNIE ET BIEN TAILLÉE. CAR CET ATTRIBUT, SYMBOLE DE VIRILITÉ ET DE SAGESSE, ARBORÉ AUTREFOIS PAR LES ROIS, LES PHARAONS, LES TSARS (SANS OUBLIER LE PÈRE NOËL), EST DE RETOUR. PLUS MOYEN DE FAIRE UN PAS EN VILLE SANS CROISER UN BEAU BARBU !

Pierre-Emmanuel, 36ans : « Ma barbe rappelle mes origines espagnoles »

«J’ai toujours eu une barbe. Mais, alors qu’auparavant je la faisais pousser plusieurs semaines avant de la raser, j’ai décidé, il y a deux ans, de la laisser. Je trouve ça sympa, et c’est un vrai symbole de virilité, de masculinité, même si, ayant toujours eu un poste de dirigeant, elle ne me confère pas plus d’autorité. Je n’ai pas remarqué d’avant ni d’après. Elle ne fait pas non plus l’objet de débats dans mon entourage familial ! Elle est entretenue, taillée régulièrement. Le coiffeur l’égalise au ciseau parfois, sinon c’est moi qui m’en occupe. Ça demande une attention quotidienne pour que tout soit régulier, mais cela prend évidemment moins de temps qu’un rasage chaque jour. C’est une des raisons pour lesquelles je porte la barbe: cela évite d’agresser la peau. Autre raison, sans doute: je compte des oncles moustachus et barbus du côté de ma mère. Ça a un côté latin. Ma barbe rappelle les origines espagnoles de cette partie de ma famille…»

Frédéric, 43 ans: « Ça m’amuse de changer de look ! »

« En septembre, je n’avais pas de barbe et la boule à zéro. Un matin, j’ai eu la flemme de me raser. Comme mon épouse voulait que je me laisse repousser les cheveux, j’ai accepté à condition de faire aussi pousser la barbe. Au début, ça gratte quand ça repousse, et puis on s’habitue. Maintenant, elle est douce. Je vais régulièrement chez un barbier, et chaque matin, je la coiffe, je la sèche et je mets de la graisse. Je l’entretiens, mais je ne la coupe pas. J’ai très envie qu’elle soit encore plus longue. La seule chose qui m’inquiète, c’est l’été qui arrive, car avant, j’avais de belles sensations. Je ne me suis absolument pas fait influencer par la mode, j’aime bien changer de look, ça m’amuse. Et puis on me dit que ça me va bien ! »

Noblesse, sagesse, force, virilité, respect des rites, attachement à certaines religions : le poil masculin, particulièrement quand il recouvre une bonne partie du visage, n’est jamais là vraiment par hasard. Au pire permet-il de gagner du temps. Car, c’est une très sérieuse étude américaine de 1953 qui le dit, les hommes passent 139 jours de leur vie à se raser, ce qui correspond à la tonte de 11 mètres de poil ! Heureusement, les hommes ont d’autres motivations que la simple paresse pour se laisser pousser la barbe : affirmation de soi, de son originalité – mais l’est-ce encore quand c’est une mode, comme actuellement ? –, de sa puissance, ce que n’infirment pas les études sérieuses réalisées sur ce thème. En 2013, l’université de South Wales (Australie) a ainsi mis en présence 177 hommes barbus avec 351 femmes devant donner leur avis. Résultat : la barbe de trois jours a été écartée à l’unanimité, quand celle de dix jours, à condition d’être bien fournie, a recueilli l’écrasante majorité des suffrages féminins. Que leur trouvent- elles, les femmes, aux hommes à barbe ? Hé bien, selon ces dames, ces messieurs à la virilité affirmée seraient plus sensibles aux problèmes sociaux, plus généreux, et plus extravertis !

HIPSTER JOVIAL

D’où vient cette mode, très partagée puisqu’un Parisien sur deux âgé de 25 à 40 ans ne se rase plus, tandis que 54 % des Européens portent la barbe ou la moustache (ou les deux) ? Probablement du mouvement « November », né en Australie il y a dix ans pour attirer l’attention sur les problèmes de santé masculins, le cancer de la prostate en premier lieu. Il s’agissait alors de se laisser pousser la moustache. Et comme de la moustache à la barbe, il n’y a (presque) qu’un poil… Depuis, on l’a redécouverte cette barbe, on s’est rappelé que de tout temps, elle a été un marqueur artistique, social, voire politique : barbe à la Che, ou à la Raymond Poincaré, collier « à la socialiste », laisser-aller hippie, barbe de trois jours à la Gainsbourg… Celle d’aujourd’hui, du moins chez ceux qui suivent la tendance, est travaillée, soignée, savamment taillée, avec les outils adéquats, ou mieux, chez le barbier, vieux métier oublié en plein revival. Barbier ET coiffeur, car chez les hipsters du moins, la barbe va de pair avec des cheveux assez courts, bien peignés. La séduction est alors à son comble ! Ou presque. Une étude à rebrousse-poil, montre que, tant qu’à faire, les femmes préfèrent encore les hommes rasés de près, la barbe leur rappelant l’image du père, ou donnant un air trop négligé. « Quelle femme a envie de poser ses lèvres délicates près d’un nid à microbes ? », peut-on lire dans l’article qui rapporte cette analyse. Selon laquelle la barbe est aussi un artifice destiné à cacher les défauts physiques, et qu’elle n’a guère que des inconvénients si elle dépasse trois jours. Détail qui peut avoir son importance : cet article, « Le point de vue des femmes sur les barbes », est hébergé… sur le site d’un célèbre fabricant de rasoirs électriques !

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