Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

Amélie a pris son Élan

Les éditions de l’Élan vert, situées à Saint-Pierre-des-Corps, fêtent leur vingtième anniversaire. L’occasion de présenter leur patronne de 43 ans, une véritable militante de la lecture. Une activité qui, alors qu’elle était toute jeune, a changé le destin d’Amélie Léveillé… Sébastien Drouet

 

Son parcours

« Enfant, je n’ai pas eu beaucoup de livres. C’était précieux. Ce monde ne m’était pas ouvert : mon père était agriculteur et bûcheron. Or, j’avais lu qu’1 % seulement des enfants de bûcheron avaient leur bac ! » Conditionnée malgré elle, Amélie fréquente tout de même les bibliothèques, se forge une culture, quitte du jour au lendemain la campagne pour la ville et entre dans un collège expérimental où elle s’éveille à l’art – d’ailleurs très présent dans le catalogue qu’elle développe actuellement.

Bac B finalement en poche, Amélie poursuit d’abord des études d’histoire avant de passer une maîtrise d’aménagement du territoire à la Sorbonne.
Très vite, elle trouve un premier emploi dans l’édition, chez Hachette éducation, à Paris. Elle y reste un an, avant de franchir le pas de la création d’entreprise.

Le déclic

En 1998, Amélie s’associe avec l’éditeur expérimenté Jean-René Gombert pour fonder l’Élan vert, maison née d’une joint-venture regroupant des Anglais, des Québécois et des Espagnols. Mais le dépôt de bilan d’un gros client oblige la structure à se réorganiser : « Dès lors, nous sommes devenus packageurs, autrement dit sous-traitants, pour Bilboquet, à Blois, et Vilo Jeunesse, à Paris. » Jusqu’à ce que l’Élan vert trouve la forme qu’on lui connaît aujourd’hui, c’est-à-dire celle d’un éditeur de livres jeunesse (1-12 ans) spécialement créés par des auteurs et illustrateurs maison. Un tour pris en 2006 : « J’ai ressenti le besoin de me lancer, de prendre des risques.
Un imprimeur italien nous a permis de sortir les quatre premiers titres, qui ont très bien marché.
 » Désormais, 35 nouveaux livres sont édités chaque année par cette maison qui compte quatre salariées et qui est située depuis 2010 à Saint-Pierre-des-Corps, carrefour entre Paris, la Normandie et le Poitou où Amélie a des attaches.

Les difficultés

C’est d’abord de trouver un manuscrit dont le ton corresponde à la ligne éditoriale de la maison. C’est ensuite de marier auteurs et illustrateurs, ces derniers intervenant généralement après les premiers, sans jamais perdre de vue les impératifs comme le nombre de lettres, le nombre de pages, le format, etc. C’est enfin un domaine où il y a énormément de concurrence, mais qui reste dynamique économiquement : « Les gens continuent et continueront d’acheter des livres pour les enfants, assure Amélie. Le live numérique, par exemple, est complémentaire du livre papier, il ne signe pas
sa disparition. Nous en avons édité avec l’aide de la région Centre. Si cela peut permettre de rattraper des enfants qui, sinon, ne lisent pas…
 » 

www.elanvert.fr

 

les joies du métier
L’éditeur est un chef d’orchestre : « On fait fonctionner tout un petit monde : auteurs, illustrateurs, graphistes, correcteurs, fabricants, sans oublier la partie commerciale et la communication. » La présence de l’éditrice sur les salons, avec les auteurs, fait aussi partie du job. Un métier divers, donc, qu’Amélie, dont le grand plaisir est de faire aboutir les projets, a appris auprès de Jean-René Gombert, désormais retraité mais toujours de bon conseil.

 

 

 

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