Souvent associée à la performance, l’apnée est en fait une activité bien-être qui permet, si elle est bien encadrée, de se relaxer, de se débarrasser du stress et d’apprendre à mieux respirer. Une discipline aussi bonne pour le corps que pour l’esprit ! M.K.
Elle fait peur autant qu’elle fascine et pourtant l’apnée n’est pas une discipline réservée aux champions. Chacun peut trouver dans cette pratique un moyen de se détendre et de chasser le stress. Car, oui, ne plus respirer permet de se ressourcer et nul besoin de côtoyer les abysses pour profiter des bienfaits de l’apnée…
Savoir lâcher prise pour se vider la tête
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, faire de l’apnée, c’est d’abord apprendre à respirer. En effet, il faut s’exercer à maîtriser son souffle, son amplitude ventilatoire, savoir s’économiser lors de ses déplacements dans l’eau et évoluer calmement. Rien à voir donc avec la performance ou la quête abyssale ! Mais plonger dans le grand bain de l’apnée, c’est d’abord savoir lâcher prise. Si l’on s’immerge dans l’eau tendu ou avec beaucoup d’appréhension, on ressentira très vite de la panique et le besoin de remonter rapidement à la surface. Il faut donc relâcher et écouter son corps, se concentrer sur ses sensations et faire preuve d’humilité. Et si cette discipline fait de plus en plus d’adeptes, ce n’est pas pour rien ! L’apnée est une technique de bien-être antistress, qui permet de développer aussi son sentiment de liberté et sa confiance en soi.
Quelques règles de sécurité pour bien progresser
Armé d’un kit palmes-masque-tuba, l’apnéiste n’a pas besoin d’un corps très athlétique pour se mouvoir dans l’eau, mais l’énergie et la concentration sont des qualités absolument nécessaires pour réussir sa plongée.
De même, il faut respecter les conseils de son moniteur et les règles de sécurité. Par exemple, les néophytes auront tendance à vouloir prendre une grande respiration avant de plonger, mais cette technique est surtout épuisante et contre-productive. Il faut également être vigilant aux variations de pression qui pourraient provoquer des douleurs dans les oreilles et écourter la séance d’apnée.
Enfin, un plongeur ne doit jamais partir seul ! Il faut toujours évoluer au minimum en duo en cas de syncope. L’apnée n’est pas une discipline anarchique mais elle doit être encadrée et organisée pour anticiper tout danger.
Les exploits des champions
Si, pour la plupart des adeptes, l’apnée reste une activité bien-être, d’autres en ont fait une véritable passion, une façon de vivre. Guillaume Néry, quadruple champion du monde d’apnée en poids constant, c’est-à-dire en descente et remontée à la seule force des palmes, est aujourd’hui mondialement connu aussi bien pour ses exploits que pour ses films
sous-marins à couper le souffle
(www.guillaumenery.fr). Le Niçois et sa femme, elle-même apnéiste, ont même été sollicités pour réaliser le clip de Runnin’, la chanson de Naughty Boy et Beyoncé sortie l’année dernière.
Lui aussi niçois et triple champion du monde d’apnée dynamique, Arthur Guérin-Boëri est entré dans la légende en parcourant, en mars dernier, 175 mètres sous les eaux glacées de Sonnanen en Finlande. Il a donc désormais sa place dans le Guinness Book. Passionné, l’athlète a aussi récemment sorti un livre, Le bien-être sous l’eau, aux éditions Genèse, dans lequel il nous explique comment l’apnée permet de repousser ses limites, de se relaxer et de se recentrer sur soi.
Alors, prêt pour le grand plongeon ?
Où pratiquer l’apnée ?
Tout le monde peut, a priori, plonger en apnée. Les enfants peuvent débuter à partir de 8 ans. Dans tous les cas, il faut, bien sûr, savoir nager et présenter un certificat médical d’aptitude.
L’apnée peut se pratiquer, dans un premier temps, en piscine, mais aussi en pleine mer. Évidemment, vous devez vous rapprocher d’un moniteur, car pas question de se lancer seul ! Vous pouvez contacter la Commission nationale d’apnée pour trouver un club près de chez vous : apnee.ffessm.fr.