Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

Appelez-la Madame Le Maire ! Constance de Pélichy

Constance-de-Pelichy-Edith

Loin des costumes bleu-marine, des cheveux gris et de certains ventripotents, nous avons rencontré deux Elues qui font partie du petit club fermé des 16 % de femmes Maires.
Marie-Zélie Cupillard

Constance de Pélichy
33 ans.
Maire de la Ferté Saint-Aubin

Constance de Pélichy a su s’imposer en politique, et ce n’est pas une vocation familiale : son père est chef d’entreprise et sa mère, ancienne assistante sociale, est aujourd’hui conseillère maritale. Alors, est-ce son amour pour le droit constitutionnel qui a fait la différence chez cette jeune femme ?

Après des études de droit à la Sorbonne, où elle a obtenu une licence de droit et d’histoire de l’art, elle devient en 2009 assistante parlementaire, au parlement européen : « Pourtant, je n’avais pas la volonté de sortir de l’ombre. » Ce sont des amis fertésiens qui étaient dans l’opposition qui l’ont encouragée. En politique, elle cumule les handicaps, être une femme et être jeune. Pourtant, elle est élue Maire de la Ferté Saint-Aubin une semaine avant son 28e anniversaire. Quand il s’agit de négocier le redécoupage territorial ou d’une visite de chantier et qu’elle est face à des hommes entre 50 et 70 ans, il y a un problème de légitimité. Alors elle surjoue pour se faire entendre. Au premier congrès des maires auquel elle a assisté, « on m’a demandé le programme et où se trouvaient les toilettes, on m’a prise pour une hôtesse d’accueil, je n’en prends pas ombrage, je suis d’une nature calme, mais je prends la parole quand c’est nécessaire ».

Ses engagements au féminin

« Je veille à garder la parité et la mixité, dans tous les services mais ce n’est pas fait de façon formelle. Je ne veux pas de guerre des sexes, mais une complémentarité dans une intelligence collective ». Ses priorités : faire sauter l’inadmissible plafond de verre et surtout maintenir le droit des femmes à disposer de leur corps : « Je suis très inquiète en ce qui concerne les mouvements « pro Life », la grève d’IVG demandée par le syndicat des gynécologues m’a profondément choquée. Il faut être vigilant sur le grand retour des thèses moralisatrices qui menacent la condition de la femme quelle que soit la religion. Je crois qu’il faut une politique familiale forte pour permettre aux femmes de travailler et d’être autonomes, et cela passe par l’accueil périscolaire et les maisons d’assistantes maternelles.

Je n’ai jamais eu la volonté d’être un homme dans un corps de femme, j’assume ma féminité et je me sens légitime en politique.

Conseils aux femmes qui veulent rentrer en politique

Il faut se sentir légitime, et on acquiert cette confiance en soi avec ses électeurs, il faut rester soi-même ; si je dois visiter un chantier et que je veux mettre des talons je le fais, je n’ai pas besoin de mettre un uniforme austère pour être un maire digne de ce nom ! Il n’y a pas de sujet vestimentaire sur les hommes politiques. Enfin, concernant des paroles ou des gestes déplacés de la part d’hommes politiques, il ne faut pas laisser planer d’ambiguïté et réagir immédiatement pour recadrer le sujet. Le simple fait de réagir déstabilise « l’agresseur ». Et surtout ne pas avoir peur d’une espèce de chantage qui pourrait s’instaurer.

Les qualités pour être élue ?

Être à l’écoute, tenir son cap et trouver l’équilibre entre les deux, avoir de l’endurance et une forme d’abnégation. Cette fonction demande beaucoup de disponibilité et une polyvalence incroyable. J’aimerais être députée européenne, mais pas tout de suite, et puis un jour, je sais que je retournerai à la vie civile en tant que chef d’entreprise. 

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