Loin des costumes bleu-marine, des cheveux gris et de certains ventripotents, nous avons rencontré deux Elues qui font partie du petit club fermé des 16 % de femmes Maires.
Marie-Zélie Cupillard
Comment faut-il vous appeler ?
Madame le Maire. Cela a d’ailleurs été décidé avec l’équipe, c’est une fonction mixte.
Qu’est-ce qui vous a conduite à faire de la politique ?
J’ai grandi dans une famille engagée. Pour moi, c’est une évidence de participer activement à la construction d’une société. Mon parcours de vie est tourné vers les autres. Infirmière à Oréliance, toujours en exercice mais à mi-temps, cela me permet de rester en contact avec la réalité. J’étais adjointe à l’éducation, la prévention, la sécurité, depuis 2008. Quand David Thiberge a démissionné, j’ai réfléchi avant de m’engager. J’ai mes enfants une semaine sur deux, et les semaines où ils sont chez moi, je décline les réunions le soir pour être auprès d’eux, chose que j’ai expliquée à mes équipes et qui est comprise. En revanche, les semaines où ils ne sont pas chez moi, je suis à fond. Il faut savoir dire non pour assurer son quotidien.
Les élections approchent. Comment envisagez-vous la campagne ?
Avant tout comme un projet d’équipe, avec qui je travaille depuis 2008. On va soutenir nos idées de façon collective.
J’ai mes enfants une semaine sur deux, et les semaines où ils sont chez moi, je décline les réunions le soir pour être auprès d’eux.
Quelles sont les différences homme/femme que vous avez notées en politique ?
Si je suis très impliquée dans ma charge de maire, je ne vois pas cela comme une carrière : élue, ce n’est pas un métier, c’est un CDD. C’est certainement ce qui fait toute la différence avec les hommes politiques. Je ne veux pas stigmatiser les élus du Département, mais ce n’est pas évident de prendre la parole en tant qu’élue femme. On doit prouver ses compétences, et même si ça ne part pas d’une mauvaise intention, on vous parle souvent de votre tenue vestimentaire en vous complimentant. Moi, je ne fais aucune remarque sur leurs costumes. Malgré tout, je garde ma féminité et je refuse de m’habiller comme un homme !
Récemment, l’Académie française a reconnu la féminisation des métiers. On parle aussi d’écriture inclusive, ou encore du cliché du rose pour les filles et du bleu pour les garçons… Quelle est votre position sur ces sujets ?
Il y a des combats importants à mener ; si je trouve insupportables le rose et le bleu dans les catalogues de jouets pour les enfants, l’écriture inclusive me semble être une façade. Je préfère m’atteler à l’égalité salariale et à la représentation des femmes dans les conseils d’administration, mais malheureusement il faut passer par la loi pour avancer sur le sujet. À la Ville, nous travaillons sur le recrutement des agents avec une mixité femme/homme, mais aussi sur la place des femmes dans la vie publique avec des projets d’urbanisme. Nous sommes également très impliqués avec Festiv’Elles. C’est une volonté forte qui ne date pas d’aujourd’hui, mais que nous devons rendre plus visible.