Le 4 août, une double explosion, dont nous avons tous vu les images impressionnantes, a dévasté Beyrouth. Au-delà des nombreuses victimes à déplorer, on compte 300 000 personnes délogées. L’Orléanaise Rita Berger se démène pour leur venir en aide. Mais à vrai dire, le pays souffre depuis plus longtemps…
Des centaines de morts, des milliers de blessés, mais combien exactement ? Difficile à dire au milieu des décombres. Un chiffre revient, celui de 300 000 sinistrés qui ont tout perdu dans ce drame. Un de plus dans ce pays meurtri par les conflits, en proie à une crise économique et politique grave depuis un an. En fait, Rita Berger, présidente de France Liban 45, reçoit des SOS depuis bien avant le 4 août : « Des appels presque tous les jours de gens démunis, qui n’arrivent pas à retirer leur argent à la banque, des chefs d’entreprise qui ne travaillent plus.
La livre libanaise est en chute libre, les gens se rebellent, mais personne au niveau politique ne peut les aider. Il n’y a que les associations. » Sans parler du virus, dans un Liban qui n’a plus de système de protection alors que des conventions avaient été signées il y a longtemps. Il suffit de lire la presse internationale : tout le monde tire le signal d’alarme, le pays, petit frère de la France au Moyen-Orient*, est au bord du gouffre.
Relais sur place
Fondée en 2006 à Orléans, enregistrée à l’ambassade de France de Beyrouth en 2008, France Liban 45 est au front depuis des années pour venir en aide aux personnes nécessiteuses, plus encore en cette période, en s’appuyant sur de nombreux bénévoles sur place, « à Beyrouth, dans la Bekaa, dans le sud, qui donnent des coups de main directement. Par exemple, on aide une personne qui a perdu son mari dans les explosions ; c’est une dame qui a quatre enfants dont une fille handicapée. On aide aussi une personne âgée et malade qui a perdu sa maison. » Plus que du matériel, difficile à acheminer jusqu’à Beyrouth, France Liban 45 appelle aux dons financiers. L’argent sert à répondre aux besoins exprimés. « On demande aux gens ce dont ils ont besoin en premier et on achète sur place. Beaucoup d’hôpitaux ont été touchés et sont en déficit de matériel, ils n’arrivent plus à accueillir les blessés. » Déblayer, nettoyer, reconstruire… ce sera très long, comme le confirme Rita, en France depuis 1994 mais née au Liban, et sous le coup d’une émotion tellement compréhensible quand lui reviennent en mémoire les images de son « très beau pays ».
* Il y aurait 23 000 Français au Liban et 210 000 Libanais en France.
Dons en ligne sur : gf.me/u/yna2cy
Adresse postale : association France Liban 45, 46 ter rue Sainte-Catherine, 45000 Orléans
06 31 83 96 80 – 06 25 52 89 12
Sébastien Drouet