Des accolades qui s’improvisent dans la rue, des ateliers thématiques en pleine effervescence et une journée du câlin qui gomme les frontières pour épouser cette chaleur humaine que chantait si bien Fabienne Thibault… Allez, aujourd’hui, pas d’hésitation, on se câline sans complexe… en plus c’est bon pour le cœur et ça dézingue le stress ! Philippe Chastanet
Ce cher Elton John, lui aussi en avait fait une chanson… « câlins…partout… beaucoup de tendresse ! » lancé comme un SOS…. « J’veux d’la tendresse, j’veux du ciel bleu, toujours, toujours… ». Appel entendu 5 sur 5, depuis 3 ans, par des professionnels qui misent sur les gestes les plus simples pour redonner un peu de baume à des cœurs pris en flagrant délit d’abstinence corporelle. Attention, rien de sexuel dans la démarche ! Le garçon ou la fille qui vous prendra dans ses bras pour un « free hug » (câlin gratuit) n’en veut point à votre corps mais bien à votre esprit pour savourer le plaisir salvateur et asexué d’un instant fugace peau contre peau. « J’avoue avoir été un peu surprise, la première fois, dans une rue de Valencia ! » se souvient Dorothée, jeune Française de 28 ans. « C’est arrivé comme ça, au détour d’une rue et, punaise… qu’est-ce que ça fait du bien ! ». Nés en 2004, du côté de l’Australie, ces fameux câlins urbains ont relayé avec candeur la Journée internationale des câlins, communément appelée « Hug day »… lancée en 1986 par un révérend américain et qui se fête chaque année le 21 janvier.
Hormone du bonheur
Les chercheurs n’ont pas manqué le coche et leurs récentes découvertes montrent que le câlin améliore notre bien-être avec la libération d’une certaine « hormone du bonheur » appelée l’ocytocine. Cette dernière, libérée, entraînerait, en effet, une chute du taux de cortisol, l’hormone du stress. Pas négligeable !
L’ouvrage de Céline Rivière « La câlinothérapie, une prescription pour le bonheur » (Éditions Michalon) paru en 2015, a conforté ce tendre constat. Psychologue clinicienne et neuropsychologue, elle ne cesse de souligner l’importance des câlins dans notre quotidien et ses nombreux bienfaits. Dans la foulée, aux quatre coins du globe, des « bars à câlins » ont poussé comme des champignons même si, en France, la tendance reste plus que timide… Seul, à Paris, un bar éphémère sur ce thème a ouvert ses portes aux câlins, en 2014, en pleine Saint-Valentin. Rien à voir avec le Japon, où ces bars sont légion ! Des ateliers à câlins se sont également développés dans la bulle du développement corporel. On les retrouve à Paris et dans les grandes villes de province comme Marseille, Lyon ou Toulouse. Rien de hasardeux dans la démarche… des entretiens tout ce qu’il y’a de plus sérieux précèdent les effusions qui resteront 100 % chastes avec une séance de relaxation obligatoire en guise de préambule. En revanche, évidemment, si vous tapez « câlins » + le nom de votre ville sur un moteur de recherches, vous avez de fortes chances de tomber sur des propositions beaucoup moins… chastes ! À noter, enfin, qu’un Anglais qui n’avait point perdu le nord a même lancé une application afin de détecter des personnes prêtes à un câlin urbain à quelques mètres de vous ! À quand un bar à câlins à Orléans ?