L’opération Octobre Rose permettra, au cours du mois, de sensibiliser les femmes au dépistage organisé du cancer du sein. Une pratique gratuite mais encore trop peu généralisée dans le Loiret.
Si vous êtes un tant soi peu observatrice, vous avez sûrement vu, depuis le début du mois d’octobre, plusieurs panneaux encourageant les femmes à recourir au dépistage du cancer du sein sur les bus de la SETAO. Il s’agit en fait d’une des nombreuses actions concrètes menées par la Ligue contre le Cancer dans le cadre de la campagne nationale Octobre Rose, qui promeut le dépistage organisé et gratuit du cancer du sein chez toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans. « Le dépistage organisé est différent du dépistage individuel car il offre une double lecture, explique le docteur Mona Fournier, présidente du Comité du Loiret de la Ligue contre le Cancer. Après la première lecture de la mammographie, même si le radiologue n’a rien trouvé, il envoie la radio à une association de dépistage pour une seconde lecture. Une personne encore mieux formée pourra alors infirmer ou confirmer le diagnostic initial ».
Faut-il encore rappeler aux femmes l’importance du dépistage ? Plus un cancer est détecté de façon précoce, plus il est petit, et plus il a de chances d’être guéri. « Et moins les techniques traitées sont invasives », rajoute Mona Fournier, qui rappelle en outre que le volume et la lourdeur des soins sont ensuite proportionnelles à l’ampleur du cancer. Un cancer dont il faut se préoccuper toute sa vie et qui, en l’état actuel des recherches, n’a toujours aucune cause principale connue.
À la rencontre des femmes
50 000 nouveaux cas de cancer du sein sont découverts tous les ans en France, contre 20 000 en 1980. Entre ces deux dates, un chiffre, lui, n’a pas évolué : 10 000 femmes en meurent tous les ans dans l’Hexagone. Si cette statistique fait évidemment froid dans le dos, elle montre aussi que, malgré le nombre de cas découverts, les traitements se sont améliorés. Si une femme sur deux mourait de son cancer du sein il y a 30 ans, elles ne sont plus « que » une sur cinq aujourd’hui.
« Il ne faut jamais perdre espoir, indique ainsi Mona Fournier. Les femmes orléanaises doivent savoir que l’offre chirurgicale est bonne au niveau local, que la pluridisciplinarité fonctionne bien » Ce message sera ainsi porté le 13 octobre sur le marché de la Source, avec une distribution de roses à toutes les femmes, le 16 octobre lors d’une marche nordique sur l’île Charlemagne, et le 18 octobre à Saran, devant le magasin Babou, pour sensibiliser encore davantage les femmes à l’importance du dépistage organisé. Dans le Loiret, ce taux était de 49,5 % en 2009-2010 : « Pour que la mortalité diminue, il faudrait qu’il passe à 70 %. » Fasse qu’Octobre Rose soit entendu.