Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

CÉLINE, CONDUCTRICE DE TRAM

CÉLINE DEBERT, ANCIENNE PAYSAGISTE DE 38 ANS, A REJOINT KÉOLIS IL Y A DEUX ANS ET DEMI. UNE ENTREPRISE QUI, À ORLÉANS, COMPTE 485 CONDUCTEURS DE TRAM ET/OU BUS, DONT 20 % DE FEMMES. CÉLINE PILOTE LES DEUX ENGINS, MAIS C’EST SUR LA LIGNE B DU TRAMWAY QUE NOUS LA SUIVONS AUJOURD’HUI…

7 h 30

C’est l’heure du lever, mais tout dépend bien sûr de mon planning, conçu six mois à l’avance. Parfois, je suis du matin (il m’arrive de commencer à 4 h), mais aujourd’hui, je ne dois prendre mon service au Centre de Maintenance, près de la station Ambert, qu’à 12 h 46. J’ai le temps de préparer mes deux enfants (12 ans et 5 ans) pour l’école, puis de faire le ménage, les repas. Les journées sont longues, surtout quand on habite loin, comme moi (rires) : je réside dans l’Eure-et-Loire, où je n’ai pas trouvé d’emploi de paysagiste après la naissance de ma fille. Je mets une heure pour venir ici. C’est une organisation au quotidien pour faire tourner la maison. Le mari ne peut pas tout faire. On se partage le travail.

Midi

J’arrive au Centre de Maintenance avec mon repas, je salue les collègues que je croise. On ne se connaît pas tous, bien sûr, nous sommes trop nombreux. Le fait d’être une femme ne m’a jamais gênée, ni dans le cadre de mon travail, quand je conduis un tram ou un bus, ni même le soir quand je finis tard (jusqu’à 1 h 30 parfois). Nous sommes bien protégés, il y a la vidéo partout reliée au PC de surveillance. De plus, nous sommes géolocalisés et nous pouvons actionner un bouton de détresse en cas de problème. Je n’ai jamais eu besoin de l’utiliser. Parfois, surtout tôt le matin, on transporte des gens saouls. Mais le pire, quand on conduit un bus, ce n’est pas ça : c’est l’odeur de certaines personnes.

12 h 46

Je vais relever un collègue à Ambert. Il descend du tram et je m’installe à sa place. Quand je dois sortir une rame d’ici, cela prend 20 minutes, le temps de tout contrôler, de vérifier les valideurs, les points de sécurité. Le soir, ça prend autant de temps puisqu’il faut passer le tramway au rouleur pour le laver, changer les affiches, le stationner… Je suis habilitée sur les deux lignes, mais je préfère la B, plus simple pour moi puisque le Centre de Maintenance de la ligne A se trouve à la Source, de l’autre côté d’Orléans.

16 h 12

Je fais une pause au Clos du Hameau. Il y a une machine à café, des sanitaires, une salle de repos. Le repos, l’alimentation, sont des choses capitales à gérer. Il faut être vigilant en permanence, suivre les procédures que nous avons apprises en trois semaines très intensives (en ce qui concerne le tram). Le jour où il y a un problème, il faut être capable de l’expliquer très clairement. Nous avons la vie des gens entre nos mains ; celle des passagers, celle des automobilistes ou des piétons aussi, qui traversent parfois n’importe où sur les voies !

16 h 41

La pause est terminée : on repart jusqu’à 19 h 59 !

19 h 59

Je suis relevée à Ambert, à mon tour, et je mets cinq minutes pour revenir au Centre de Maintenance. Le temps de rentrer chez moi, il sera 21 h. Pour les loisirs, ce sera une autre fois. Je me couche tôt car, comme je l’ai dit, il faut gérer la fatigue pour être vigilante au maximum.

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