Claire Lesca a fondé en 2007 son entreprise spécialisée dans le transport d’usagers atteints de troubles psychologiques et emploieaujourd’hui 45 personnes.
Parcours
Après son DEUG d’économie obtenu à Bordeaux, Claire complète son cursus universitaire « dans des villes portuaires ! » : Licence et Maîtrise de Sciences Eco et Sociales à Nantes, Master de management des médias, avant de commencer à piger pour La Marseillaise. « Le journalisme m’attirait, mais j’en ai vite fait le tour, j’avais envie depuis toujours de diriger. » Sa 1re entreprise, elle la lance à Montpellier en créant en tant qu’associée un hebdo spécialisé en annonces légales, Gard Eco, dont elle assure la rédaction en chef. Mais au bout d’un an, elle quitte le navire pour rejoindre le Pays basque.
Déclic
De retour à Bordeaux en 2005, Claire tourne en rond dans les boîtes de com’ et autres médias locaux. Un soir à table, son père, directeur d’établissements médicaux sociaux, lance le sujet sur la problématique des transports et de leurs usagers. Ce n’est pas Claire qui tilte immédiatement, mais son mari qui a bien senti ce potentiel. Il faudra quelques jours pour que l’idée fasse son chemin, la machine est lancée, désormais plus rien ne l’arrêtera !
Obstacles
Dans un premier temps, Claire décide de demander le statut d’entreprise d’insertion avec des aides de postes et passe en commission. Pendant 8 mois, elle rencontre tous les acteurs du secteur de l’insertion, étudie tout l’accompagnement social, mais son dossier pourtant blindé est recalé. Le motif ? Pas de budget ! Loin de se décourager, Claire choisit une autre voie (« si ça ne marche pas, c’est que ce n’est pas la bonne option ») et décide de lancer seule son EURL : « J’ai déjà justifié auprès de tout le secteur médico-social mes valeurs, ma démarche, et ma légitimité s’est imposée. »
Aides
Si les banques ont un peu suivi, elle a surtout été lauréate du réseau Entreprendre et de la fondation Anber. Elle y gagne un accompagnement humain et une aide financière. Elle est suivie depuis le début par Aquitaine Active, qui l’a sensibilisée au statut d’entreprise solidaire. Elle entre dans les critères en recrutant des personnes en marge du marché du travail (handicap, chômage de longue durée, seniors…). Une aide qui perdure encore aujourd’hui. Très active au CJD (Centre des Jeunes Dirigeants), elle suit des formations et échange énormément avec les autres chefs d’entreprise. « Je ne partage pas ma stratégie en interne, alors cette relation est primordiale. »
Bio express
1979 : Naissance à Pessac
2001 : Journaliste à La Marseillaise
2003 : Créatrice et rédactrice en chef de Gard Eco
1er février 2006 : Création de l’entreprise Matatou
2007, 2009 et 2013 : Naissance de ses trois filles
Les +
Le côté humain en jeu, d’autant plus avec une fragilité, valorise le travail. « Matatou s’est développé en même temps que moi ! ». Les trois filles de Claire, âgées de 8, 6 et 2 ans, ne sont en aucun cas un frein. « Elles m’ont permis de structurer et d’organiser mon travail. Cela m’a appris à déléguer et à responsabiliser chaque poste. » Manager une équipe, c’est créer une dynamique, une cohésion et une culture d’entreprise. La réussite passe par là.
Les –
« Il n’y en a pas vraiment… si ce n’est qu’il peut m’arriver de m’ennuyer. » Infatigable, Claire est toujours prête à se remettre en question et à l’affût de nouveaux projets : « Il faut constamment se renouveler ! »