Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

Concours de circonstances

Annuler le 14e Concours international de piano d’Orléans ? Pour Isabella Vasilotta, sa directrice artistique, il n’en était pas question. Sous sa conduite et avec l’énergie de toute son équipe, l’épreuve a pu se dérouler dans les temps. Un petit miracle, tant les embûches ont été nombreuses !

Quand nous avions présenté l’édition 2020 du Concours international de piano d’Orléans (Edith magazine n° 84), tout s’annonçait pour le mieux : les 28 candidats originaires de 21 pays du monde entier étaient impatients de venir en France au mois d’avril pour une nouvelle édition de prestige. Et puis est arrivée cette histoire de virus. « Je suis italienne, rappelle Isabella Vasilotta, directrice artistique de l’événement, et j’ai su très tôt que ça ne pourrait se faire normalement. J’avais des nouvelles de mes parents, de mes amis en Italie, pays qui a été touché avant la France. Je me rendais compte qu’il serait difficile pour nos candidats de voyager. » Le concours fut donc reporté à l’automne. « Concilier les dates du théâtre d’Orléans, du Conservatoire, de l’Ensemble intercontemporain, de l’orchestre d’Orléans, des membres du jury et des candidats, ce n’était pas facile ! » L’équipe y était tout de même parvenue, pour une compétition ramenée à une semaine au lieu de dix jours, et à trois épreuves au lieu de quatre. Sauf que… « je n’étais pas sereine, poursuit Isabella. Faire venir 28 candidats avec toutes les contraintes, ce n’était pas possible. A donc surgi l’idée de faire un premier tour en ligne. Tous ont eu les mêmes possibilités, ont pu louer un studio, les services de techniciens pour enregistrer des vidéos que les membres du jury ont visionnées. En septembre, ces derniers ont sélectionné sept demi-finalistes qui sont, elles et eux, venu(e)s fin octobre à Orléans, dans la salle de l’Institut. C’était émouvant de retrouver tout le monde en chair et en os, on avait l’impression d’un retour à la normalité. » Mais quel casse-tête en coulisses pour la mise au point technique et logistique du concours, et surtout pour accueillir quatre femmes et trois hommes venu(e)s des USA, du Japon, de Chine, de Russie, de Corée du Sud ! Entorse à la tradition, les candidat(e)s n’ont pas été hébergé(e)s dans une famille d’accueil, comme d’habitude. Toutes et tous ont logé dans un hôtel.

Un final à suspense

Il était écrit que cette aventure allait encore connaître des rebondissements. Car si tout s’est parfaitement passé pour les demi-finales, la finale n’a été présentée que 24 heures après, au terme d’une invraisemblable course contre-la-montre : « On a donné les résultats des demi-finales le mercredi 28 octobre à 20h, au moment où le président de la République annonçait que la France serait reconfinée le vendredi à minuit, veille de la date prévue pour la finale ! Même en avançant celle-ci d’une journée, on ne pouvait pas garantir qu’elle aurait vraiment lieu. Le jeudi matin, on a donc décidé d’organiser la finale le soir-même. On a fait en une heure et demie ce qui prend d’habitude des mois. Il a fallu notamment aménager les répétitions pour les trois finalistes, mais tout le monde a joué le jeu pour la finale à huis clos. On a sans doute été les seuls en France à faire un événement le dernier soir avant le reconfinement. » L’édition 2020 ? Un vrai tour de force ! Certes formateur, mais que chacun espère exceptionnel. « Car notre objectif est de jouer en public », rappelle Isabella, qui donne rendez-vous du 7 au 10 juillet 2021 pour Brins d’Herbe, et en avril 2022 pour la 15e édition du Concours international de piano. Si d’ici-là…

Les prestations des demi-finalistes et finalistes sont visibles directement sur YouTube ou à partir du site web du concours : oci-piano.com.

Sébastien Drouet

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