Originaire de Parme, Cristina, 43 ans, ne parle même pas avec les mains. Elle n’a rien de la méditerranéenne impétueuse… si ce n’est du soleil dans son sourire. Avant de rejoindre, en 2004, le berceau orléanais de son mari, Cristina était traductrice à Londres, puis en Irlande.
Qu’est-ce qui vous a marquée en arrivant à Orléans ?
J’ai été séduite par les bâtiments en pierre blanche du centre-ville et par les bords de Loire, qui donnent une âme à la ville. En revanche, j’ai trouvé les gens plutôt méfiants. Peut-être parce que je ne parlais pas encore français ?
Comme le poète Jean Cocteau, estimez-vous donc que « les Italiens sont des Français de bonne humeur ? »
C’est vrai qu’on a des modes de vie assez semblables, mais je ressens du stress à Orléans, autant que dans une très grande ville. Je préfèrerais moins de bises (on ne sait d’ailleurs jamais combien on doit en faire), mais plus de sourires… Il faut dire que l’hiver est long et sombre, la pierre blanche devient aussi grise que les mines.
Qu’appréciez-vous alors dans votre ville d’adoption ?
Je trouve les parcs très fleuris, et les bords de Loire bien aménagés, tout en restant sauvages. Il y a un bon nombre de boutiques sympas, à tous les prix, d’excellentes boulangeries-pâtisseries. Le grand choix d’associations, notamment sportives, et des événements de qualité comme les fêtes de Loire. Ce que j’ai découvert aussi, ce sont les vide-greniers. J’adore chiner, surtout pour dénicher des vieilleries dont les Français ne veulent plus, mais qui me plaisent. En voiture, je n’ai pas peur de m’en prendre plein la tête, comme en Italie !
Les Italiens pratiquent la passeggiata, ou l’art de s’habiller un peu chic le vendredi soir pour déambuler en ville. Comment sont les fins de semaine animées à Orléans ?
Mise à part dans la rue de Bourgogne, il y a moins d’animation que dans les villes italiennes. La passeggiata consiste en effet à descendre lentement une rue pour rencontrer du monde, discuter, boire un verre. On appelle ça « faire une longueur. » Et niveau élégance, il faut être à la hauteur.
Et du côté de l’assiette ?
Il y a de très bonnes tables à Orléans. En revanche, au quotidien, c’est souvent steaks-frites, parfois sans même une petite salade. Il y a plus la recherche du plaisir de manger en Italie.
L’image que vous renvoient les Orléanais de votre pays vous paraît-elle conforme à la réalité ?
Le cliché des Italiens machos a la vie dure, et ces messieurs fantasment toujours sur l’élégance des femmes italiennes, mais nous ne sommes pas toutes Sophia Loren !
Qu’aimeriez-vous importer d’Italie au quotidien ?
N’avoir que quelques kilomètres à faire pour trouver la montagne, un hiver plus court, davantage de cinémas indépendants, mais aussi les raviolis et le jambon de Parme !
SES ADRESSES
Les chaussures de chez Willy’s et la pizza de Piccolo.
Les vide-greniers de l’Hippodrome et du quartier Dunois.