Sur ses tableaux, les femmes que peint Dominique Ehrhard sont « plus charnues, plus amples » que l’image qu’il se fait de la femme idéale : « Svelte, émancipée, indépendante, joyeuse, spirituelle, extrêmement élégante ». Tout le portrait de son épouse, affirme-t-il. Mais pour ses toiles, cet artiste-peintre de 54 ans, père de deux garçons déjà grands, installé à Meung sur Loire, a besoin de corps « qui prennent de la place », avec une « surface picturale plus étalée » qui lui permette de « travailler l’épiderme ».
Elevé par des femmes, évoluant encore beaucoup, par son activité d’enseignement (en section arts appliqués au lycée Charles-Péguy) dans un milieu très féminisé, Dominique Ehrhard a pourtant longtemps peint essentiellement des corps masculins. Représenter ceux des femmes a constitué, pour lui, une évolution dans son œuvre, un dépassement par rapport à la facilité qu’il y aurait à peindre ce qu’on connaît le mieux. Le peintre magdunois considère qu’à contrario du mâle « ambitieux et trop rationnel », l’artiste est celui qui, à l’instar des femmes, est « capable de percevoir des ondes de façon non rationnelle ».
Vincent Marie
Dominique Ehrhard expose à la galerie Gil Bastide – www.gilbastide.com à Orléans (225 rue de Bourgogne), du 2 au 25 février une série de toiles dont une partie consacrée au corps féminin. www.dominique.ehrhard.fr