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Être le « chouchou » cadeau ou fardeau ?

© Sunny astudio - Fotolia.com
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Accepter l’idée qu’il puisse y avoir un enfant préféré au sein d’une fratrie n’est pas très bien vu… Pourtant, le phénomène est commun et bien plus répandu qu’on ne pourrait le croire. Eclairage sur un sujet tabou.

Rare sont les parents qui osent avouer – et s’avouer – qu’ils ont un enfant favori. Ce phénomène très courant a pourtant existé de tout temps. La Bible, les mythes et légendes et les contes de notre enfance regorgent d’enfants préférés. « Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, les règles de l’héritage institutionnalisaient la préférence pour l’aîné. Mais dans notre société qui se veut égalitaire, les parents se doivent d’entretenir les mêmes rapports avec tous les enfants. » indique Catherine Sellenet, auteur d’un livre sur le sujet (1).
Du coup, le chouchou est devenu un sujet tabou…

 

 

La préférence, pourquoi et comment ?

Pourquoi les parents ont-ils un favori ? Et pourquoi tel enfant plutôt qu’un autre ? Ces questions traversent l’esprit de ceux qui s’avouent avoir un « chouchou ». Le favoritisme peut se porter sur l’aîné, qui fait souvent la fierté de ses parents ou sur l’enfant considéré comme le plus faible, donc à protéger, ou celui qui semble être le plus brillant. « Les parents parlent d’« affinités », terme socialement plus acceptable », précise Catherine Sellenet. On parle aussi de « préférence gagnante » lorsque le parent souhaite que l’enfant le plus brillant réussisse un parcours qu’il n’a pas accompli luimême. Cependant il n’y a pas de règle fixe. À chaque famille son histoire.

Le parent sait quel enfant il préfère, l’enfant lui le sent. Et s’adapte. L’inclinaison se montre à travers de petits signes, des avantages affectifs et matériels. « C’est une affaire de distinction. On singularise, on place au-dessus » note Catherine Sellenet. Elle s’exprime par une intimité particulière, à la fois physique et psychique. L’enfant chéri bénéficie d’une plus grande tolérance et d’une valorisation plus marquée de la part d’un ou des deux parents.

 

Faveur ou fardeau ?

Cette place particulière permet de développer des capacités et des compétences, notamment à l’école. Les enfants favoris se sentent obligés de répondre à de fortes espérances parentales. « Lorsque l’on a tant reçu, il y a une forme de dette affective qui rend plus difficile la prise d’autonomie. » ajoute Catherine Sellenet. L’enfant chéri subit donc une forme de pression, et, pour répondre aux attentes de ses parents. Bien sûr, cette place de favori n’est pas sans conséquences sur l’équilibre familial, l’enfant valorisé l’est au détriment de ses frères et soeurs… Ce qui pousse à la culpabilité, à la jalousie, à la rancoeur. Une raison pour laquelle il est souvent réclamé pour jouer le médiateur auprès des parents. « C’est le prix à payer pour ne pas subir l’hostilité, ne pas être marginalisé au sein de la fratrie » explique Catherine Sellenet. Quant aux autres, il se peut qu’ils souffrent d’une blessure narcissique, du complexe du mal-aimé…

 

Arrêter de culpabiliser

Si chaque parent peut (et doit) s’interroger sur cette relation privilégiée accordée à l’un de ses enfants afin d’éviter, que cette préférence ne soit trop évidente, il faut cependant arrêter de culpabiliser. La préférence fait partie de la complexité des relations humaines ! Et avoir un petit faible pour l’un de ses enfants ne signifi e pas pour autant que l’on n’aime pas les autres. L’adage populaire dit bien que le coeur des parents est élastique ! Chaque enfant est singulier et a des qualités propres, que les parents savent très bien reconnaître. Quant à l’intensité des relations, aux affi nités, elles peuvent évoluer au gré du temps. Les cartes du jeu de la vie sont sans cesse redistribuées et tout peut toujours changer, pendant l’enfance, à l’adolescence mais aussi à l’âge adulte !

 

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