Lauren, 32 ans, coordinatrice d’association.
« D’un côté, je pense que l’argent n’est pas néfaste en soi, il faut le voir comme une source d’énergie, parmi d’autres, qui permet d’agir, pas comme un bien qui doit être accumulé. Sachant qu’il existe des alternatives, le troc par exemple. D’un autre côté, l’argent est quelque chose de complètement virtuel, créé par les banques. Il a un côté pratique, mais baser son bonheur dessus, c’est marcher sur la tête. Néanmoins, la question du revenu minimum universel est intéressante. Un revenu universel, qui regrouperait les différentes aides actuelles, et qui permettrait de parer aux plus basiques des besoins (se nourrir, se loger, s’habiller), permettrait aux gens de choisir ce qu’ils veulent faire de leur vie librement, de laisser libre court à leur créativité.
Personnellement, je gagnais décemment ma vie, mais j’ai fait le choix de tout plaquer pour monter un projet qui avait du sens pour moi. Actuellement, je suis bénéficiaire du RSA et des APL. Mais tellement fière et heureuse d’avoir réussi à créer ce que je voulais ! Dans quelques mois, je pourrai me verser un salaire : 700 € environ. Je n’ai pas besoin de plus, au final quand on a moins on se rend compte que l’on peut faire sans. Comme lorsque votre voiture rend l’âme, et qu’on se rend compte que l’on peut faire la plupart de nos déplacements en marchant, en vélo, et en autopartage ou transports en commun pour les plus grandes distances. En fait, on a l’impression que l’argent rend plus libre, mais il nous met juste en pilote automatique, on ne réfléchit plus, on n’interagit plus : avoir beaucoup d’argent nous endort ! »