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Gaz hilarant, fini de rire

Inhaler du « proto », du protoxyde d’azote, est un vieux moyen de se faire tourner la tête à peu de frais. Problème : il est trop facilement accessible aux plus jeunes. Devant les dégâts annoncés, la mairie d’Orléans a pris un arrêté. Plus pour alerter les consciences qu’autre chose.

 

Le 9 juillet, l’Agence nationale de Sécurité sanitaire, de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) mettait officiellement en garde contre une nouvelle « mode », chez les jeunes surtout : l’inhalation du protoxyde d’azote (mieux connu sous le nom de gaz hilarant), transféré dans des ballons de baudruche à partir de cartouches pour siphons à chantilly que chacun peut facilement se procurer dans le commerce. Cartouches que l’on retrouve jetées par terre dans les rues d’Orléans et sur les bords de Loire. Une situation qui a conduit Serge Grouard à prendre, par le biais de Florent Montillot, son premier adjoint à la santé, à la sécurité et à la prévention, un arrêté permanent interdisant à compter du 31 juillet, sur le territoire orléanais, la vente de ces cartouches aux mineurs – en cas de doute, les commerçants sont tenus de vérifier l’âge de l’acheteur. La vente mais aussi la possession dans l’espace public, ou le fait de s’en faire donner gratuitement. Bref, un seul mot d’ordre pour les mineurs orléanais : ne pas toucher à ça ! Les majeurs, eux aussi, sont visés par l’arrêt : s’ils peuvent évidemment en acheter, tant que la chantilly existe, ils ont interdiction d’utiliser ces cartouches dans les lieux publics à des fins récréatives.

Risques et limites

Et pour cause. Les dangers en cas d’inhalation régulière (qui a pour effet, durant 2 à 3 minutes, d’entraîner une certaine euphorie, une légère ivresse, une impression de flottement, une désinhibition) sont nombreux, listés sur l’arrêté municipal en question : confusion, désorientation, difficulté de coordonner les mouvements, altération de la mémoire, hallucination visuelle, troubles du rythme cardiaque, sans compter les risques de brûlure des poumons (le « proto » est glacial), de chutes graves en cas de perte de connaissance, et même de mort par manque d’oxygène si le gaz est trop concentré. Sans oublier les risques de chute chez les personnes qui marchent sur les cartouches vides !

Au-delà de faire respecter cette interdiction*, l’objectif est d’amener tout le monde, mineurs, jeunes majeurs, parents, à comprendre qu’il y a de vrais risques à inhaler ce gaz. En ce qui concerne l’achat et la vente, on pourrait objecter qu’un jeune peut aller s’approvisionner en cartouches dans les grandes surfaces situées en périphérie d’Orléans, l’arrêté municipal se limitant, par définition, à cette seule ville. « S’il s’avérait que des mineurs amènent cela depuis des commerces de la métropole, nous verrions à ce que les maires des communes concernées puissent prendre le même arrêté », nous indique Florent Montillot. La direction d’un hypermarché métropolitain nous assure toutefois être vigilante depuis longtemps à ce type d’achats, conformément à une consigne du groupe. Mais il reste Internet. Et là…

* 38 € d’amende pour le consommateur en cas d’infraction. Pour le commerçant fautif : verbalisation, voire menace de fermeture administrative de son établissement s’il y a cumul avec d’autres infractions. F. Montillot réfléchit à un nouvel arrêté interdisant la vente de ces cartouches en accès libre ; elles seraient donc stockées dans des vitrines fermées.

 

Sébastien Drouet

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