Danseur et chorégraphe, Gilles Baron présente sa nouvelle création, la nuit entre deux soleils, au festival Novart de Bordeaux du 18 novembre au 6 décembre.
Qu’est-ce qui sépare, qu’est-ce qui unit un homme et une femme qui s’aiment depuis longtemps ? Lorsque le rapport de séduction est moins central et que l’enjeu de la relation ne repose plus sur les pulsions charnelles, comment vibre le couple ? Nouvelle pièce de Gilles Baron La nuit entre deux soleils explore les interstices d’un amour mature et apaisé à travers une danse puissante, dynamique et gracieuse « Dans ce spectacle, il y a des moments où l’action se fige, s’arrête, laissant la place pour imaginer qu’il y a eu une action, une mémoire… ». La danse explore l’espace, celui qui naît de la liberté que l’on peut avoir l’un par rapport à l’autre et qui n’est pas forcément une distance, au contraire.
La question du couple et du genre
La nuit entre les deux soleils suit « Rois », et précède « Reines ». Écrite pour 8 interprètes masculins la première pièce interroge la fraternité, composée pour 8 femmes, la seconde pièce explorera la sonorité. « Je voulais concevoir chacun des sexes comme un astre. Le premier astre masculin, le Soleil, représenté par « Rois » et son miroir qui serait « Reines », le deuxième Soleil. Et, au moment où les astres se rencontrent, il y a une mise au secret, c’est la nuit. Et c’est à ce moment là que l’homme et la femme vont se rencontrer ». L’ensemble forme un triptyque déployé sur 3 années de compagnonnage avec le Théâtre Olympia d’Arcachon.
Le lien social comme leitmotiv
Mais au delà de la création pure et de l’interprétation, Gilles Baron s’est fixé une mission dans la danse, une ligne conductrice : créer du lien social, du corps social. Le chorégraphe anime ainsi un atelier chorégraphique baptisé ‘’Scenex’’, avec des personnes âgées. « Nous travaillons sur la question de l’empreinte vivante. Une personne âgée vit à la fois dans un temps en retrait tout en continuant à nourrir quelque chose dans le temps présent ». Dès lors, la question du lien, de la transition entre les sociétés et entre les gens semble une évidence. Une question que le chorégraphe explore aussi avec les tout petits, dans un dispositif mis en place dans plusieurs écoles avec des enfants de 5 ans. « Nous y questionnons la notion de société primitive, l’école étant le lieu où se forme la première société, la première communauté. » Comment appréhende t-on le groupe ? Quelle place y trouve t-on, y prend t-on ? Comment faisons nous la société ? Ce sont toutes ces questions autour de la relation, du lien, de l’humain, de la mémoire que Gilles Baron explore sans cesse dans ses créations comme dans ses ateliers chorégraphiques, au travers du corps et du mouvement.
Bio express
1978 : à l’âge de 7 ans, il a une révélation en voyant Fred Astaire à la télévision 1985 : entrée au conservatoire de danse de Bordeaux 1992 : formation à New York auprès d’Alvin Ailey et Merce Cunningham 1996 : 1er prix du Concours international de Danse de la ville de Paris 1998 : écriture du solo pour Marie Claude Pietragalla 1998 : début de la collaboration avec l’École national des Arts du Cirque de Rosny