Très attendue, la Ruche en Scène, une petite salle de spectacle située en plein centre-ville d’Orléans, a fait le plein dès le début… et suscité le vif intérêt des médias. Edith ne pouvait être en reste, surtout que le mois de mars sera dédié aux femmes, avec un cycle spécial. Sébastien Drouet
Même si elle accueille parfois des contes et des pièces pour le jeune public, la Ruche en scène, nouveau lieu culturel orléanais ouvert en novembre dernier, n’est pas apparue comme ça, d’un coup de baguette magique. Au départ, il y a une association, Scènes au bar, qui, depuis 2010, crée des événements dans différents endroits (lieux de vie, bistrots, musées…), et une jeune bénévole – par la force des choses, les emplois aidés ayant été supprimés –, Camille Emery, mandatée par l’association pour porter le projet pendant cinq ans. Une œuvre de longue haleine, donc, enfin récompensée après sept mois de travaux intensifs : il existe désormais, à Orléans, un lieu convivial pouvant accueillir de 50 (formule cabaret) à 185 spectateurs. « Cela répond à un manque car il n’y avait pas de lieu dans le centre-ville d’Orléans entre la structure institutionnelle et le bar, explique Camille Emery. Ici, dans un premier temps, nous privilégierons les artistes locaux avant de nous ouvrir petit à petit. Nous avons deux objectifs : permettre aux professionnels du spectacle de jouer à Orléans, ce qui est difficile pour eux, et proposer la scène aux artistes en devenir, élèves du Conservatoire, personnes en répétition, etc. » Pour se faire la main, en quelque sorte, mais avec un spectacle déjà prêt à l’emploi. Car Camille et les bénévoles de la Ruche pensent aussi, surtout, aux spectateurs, qui paient de 9 à 12 ⇔ (5 ⇔ en tarif réduit) pour passer un bon moment. Pas d’amateurisme ici, donc ! Surtout que la Ruche, qui a reçu des subventions pour la partie technique et scénique, n’en perçoit pas pour la programmation. C’est la billetterie qui assure la bonne marche de la salle…
Femmes à l’honneur
Une billetterie qui tourne plutôt bien jusqu’à présent, certains spectacles ayant affiché « complet ». Et le mois de mars s’annonce chargé, avec un cycle « Femmes » qui débute le 2 pour s’achever le 24. « Une journée pour les femmes, ce n’est pas assez ! déclare Camille. Je privilégie des artistes féminines dans le cadre de ce cycle, qui sera couplé avec le Printemps des poètes. » Au programme : un spectacle mis en scène par une élève du Conservatoire (le 2), de la chanson engagée avec Marjolaine Piémont (le 3), des contes féminins, Femmes qui rient, femmes qui pleurent, avec Suzel Emery et Joëlle Mazoyer, parallèlement à une performance graphique assurée en live par Chloé Dumontaud (le 8), une conférence sur le matrimoine (le 15), une soirée poésie (le 16), etc. (programmation complète sur la page Facebook de la Ruche en scène)…
L’affaire, grâce aux passionnés qui se sont retroussé les manches, grâce aussi au soutien des institutionnels (la Ville par exemple) et à l’aide bienvenue du milieu culturel local (le 108, le Centre chorégraphique, l’Astrolabe, etc.), est lancée ; la Ruche a trouvé sa place sur l’axe culturel orléanais, qui plus est juste à deux pas des anciennes vinaigreries Dessaux. Un rôle culturel, mais pas seulement. Un rôle social aussi : « Nous faisons la place en attente, comme cela existe pour la baguette et le café, indique Camille. Les spectateurs sont solidaires des personnes qui n’ont pas beaucoup d’argent. » La culture, cela se partage.
24 bis, rue de la Tour Neuve, à Orléans – Billetterie sur place (pas de réservation) les soirs de spectacle (généralement à 20h30)