Bien connu dans la région – il est soutenu par le CCCOD de Tours – l’artiste dijonnais Lilian Bourgeat expose ses oeuvres surdimensionnées à Saint-Pierre-le-Puellier. Quand art et humour (et reflexion !) font bon ménage…
Né en 1970, reconnu sur la scène artistique internationale depuis la fi n des années 1990. Lilian Bourgeat compose une oeuvre qui se caractérise par l’agrandissement au format XXL (au moins) d’objets quotidiens. « L’artiste manifeste ainsi une recherche constante du jeu et de l’interaction entre l’art et le spectateur, peut-on lire dans son dossier de presse. En agrandissant des objets usuels, il apporte une pincée d’humour dans la vie de tous les jours. » Dans un même temps, ses créations attirent le spectateur par leur aspect résolument ludique, tout en semant la confusion et brouillant les repères habituels. Comme nous avions envie d’en savoir un petit peu plus, notamment sur le sens de son oeuvre, nous avons profi té d’un rapide passage de l’artiste dans les environs pour l’interviewer…
L’exposition présentée à Orléans a été montrée juste avant en Suède…
D’où son titre, « Retour de Suède ». Elle a passé l’été à 200 km de Stockholm, au centre d’art d’Örebro, à l’occasion de la célèbre biennale scandinave « Open Art ». Avec le Centre de Création Contemporaine Olivier-Debré (CCCOD), nous avons décidé de profi ter du retour des pièces, entre la Suède et mon atelier, à Dijon, pour organiser une expo à Orléans. Les gens peuvent voir un travail de dix ans, différents objets du quotidien (table, chaises, ampoule électrique et autres) réalisés sur une très grande échelle. Ce qui m’intéresse, c’est la façon dont se comporte le spectateur dans l’histoire, c’est le prolongement de ces oeuvres qui ont plusieurs lectures différentes.
Quel est votre message ?
Je cherche une perception différente du monde. Quand on s’assoit sur un très grand banc, une très grande chaise, on voit le paysage autrement. Je ne démontre rien, c’est de la poésie. Mais ces objets de grande taille sont aussi un moyen d’aller à la pêche au public, de l’attirer dans une histoire. Plusieurs oeuvres, comme les deux caddies encastrés l’un dans l’autre – comme s’ils faisaient l’amour – sont un constat de la société capitalistique. Il y a surtout un regard humoristique.
Cet humour, tout le monde le perçoit-il de la même manière partout ?
Au Japon, où les gens sont rieurs, certains objets ont plus d’écho. En Suède, c’est plus réservé. Ce sont des sculptures qui appellent à la manipulation ; on a envie de les toucher. Généralement, ce sont des oeuvres qui s’adressent à des collectionneurs qui ont de l’espace. C’est rare de les exposer à l’intérieur, comme c’est le cas à la Collégiale. En ce moment, je suis en train de fabriquer un « clown de chantier » qui va voyager dans les différentes gares SNCF, et qui passera notamment par celle d’Orléans…
Cloître St-Pierre-le-Puellier, Orléans, jusqu’au 22 novembre. Ouvert mardi, mercredi, jeudi et vendredi de 10 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 h, samedi et dimanche de 14 h à 18 h. Entrée libre et gratuite.