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L’infidélité, une maladie d’amour ?

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infidelite-maladie-amourOn peut imaginer que seuls les êtres aimés peuvent devenir les victimes d’infidélité, on ne se compliquerait pas la vie à tromper quelqu’un que l’on n’aime plus, on le quitterait…

Les statistiques sur l’infidélité ne sont évidemment pas fiables : qui a envie d’avouer un adultère ? Nous avons rencontré David Simard, philosophe et sexologue. Auteur de L’Amour à l’épreuve du couple, aux éditions Larousse, il nous éclaire sur les coulisses de l’infidélité.

Quand commence l’infidélité ?

Chaque couple a ses repères. Certains se considèrent trahis dès lors qu’un sentiment amoureux s’installe. On peut éprouver du désir pour un autre homme, mais tant qu’il n’y a pas de passage à l’acte il n’y a pas d’infidélité, car, dans ce cas, les fantasmes seraient aussi considérés comme des infidélités. Les couples dits libertins fonctionnent différemment : la fidélité ne repose pas sur l’exclusivité, les relations extraconjugales sont acceptées (en l’absence ou en la présence de l’autre), avec des codes qui seront particuliers à chacun. Le principe de l’infidélité reposera alors sur la rupture des règles fixées par les conjoints.

Quelles sont les vertus de l’infidélité ?

Il y a plusieurs types d’infidélité : une relation suivie, une exception… Le conjoint est-il informé de la situation ou non ? Si on part du principe qu’être infidèle, c’est aller chercher ailleurs ce que l’on ne trouve pas dans son couple, cela peut servir à ouvrir un dialogue avec son conjoint, à une prise de conscience sur un malaise dans le couple. Fidélité et confiance ont la même racine latine, qui signifie la foi. On ne s’en rend pas compte tout de suite, mais il ne faut jamais oublier que l’infidélité casse la confiance, qui sera à reconstruire.

L’infidélité se conjugue au masculin comme au féminin. Quelles sont les différences ?

Celle de l’homme est considérée comme moins grave, tout simplement parce que la femme peut être enceinte. On croit toujours que les hommes ont plus de besoins sexuels que les femmes, mais c’est faux… Dans les deux cas, un adultère peut en entraîner d’autres, car c’est le premier pas qui coûte.

Est-on programmé(e)s pour être fidèles ou infidèles ?

Absolument pas, je suis catégorique. C’est lié à une construction psychique, seul le schéma familial va jouer sur les relations.
Une des raisons de l’infidélité, c’est l’idée d’introduire un tiers dans une relation de couple trop fusionnelle, étouffante. Par ailleurs, certains hommes, après la maternité de leur femme, dissocient désir sexuel et amour. C’est le paradoxe entre la Madonne et la putain, évoqué par Freud. Cela est vrai aussi pour certaines femmes, qui ne voient plus que le père de leurs enfants et non plus un amant. Alors ils vont satisfaire leurs pulsions sexuelles à l’extérieur de leur couple.
Les « éternelles maîtresses » sont dans une situation œdipienne. Elles couchent avant tout avec le conjoint de quelqu’un d’autre ; si l’homme quitte sa femme, il n’a plus d’attrait. Il est fréquent que l’homme dise : « Il ne se passe plus rien avec ma femme », ce qui signifie : il ne se passe plus rien d’intéressant, comparé à des relations sexuelles avec une maîtresse. L’interdit stimule le désir ! L’infidélité est une manière de fuir la question qui se pose : « Qu’est-ce qui ne va pas dans mon couple ? »

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