Un tiers des français a déjà souffert ou souffrira un jour d’insomnie. Le docteur Danse, directeur de l’unité de sommeil de la clinique de la reine-blanche, rectifie quelques vilaines idées reçues sur le sujet.
À partir de quand souffre-t-on d’insomnie ?
Selon le docteur Danse, « l’insomnie se manifeste par des insatisfactions nocturnes entraînant des répercussions diurnes ». En clair, si vous pensez mal dormir, inquiétez-vous si et seulement si vous devenez irritables, impulsifs ou si des maux de tête fréquents apparaissent. Précision : comme il y a des malades imaginaires, il y a de faux insomniaques : « 8 à 10 % des plaintes ne sont pas des signes d’insomnie. » Vous avez dit hypocondrie ?
Y a-t-il plusieurs types d’insomnies ?
Oui. Il existe les insomnies primaires « qui nous tombent dessus parce qu’on apprend une mauvaise nouvelle », et les insomnies chroniques, qui sont liées à d’autres facteurs (douleurs liées à une maladie, problèmes psychiques, etc.). Parmi ces dernières, les spécialistes dissocient les insomnies d’endormissement, les insomnies de maintien du sommeil et les insomnies de réveil précoce.
Une maladie d’homme ?
Non. Quel que soit l’âge, les femmes sont presque deux fois plus nombreuses que les hommes à souffrir d’insomnie, une « pathologie » qui, contrairement à ce que l’on croit, ne touche pas davantage les personnes âgées : « Elles ont un sommeil plus fragmenté et compensent avec une sieste. » À l’autre bout de la pyramide des âges, sachez, parents à bout, que l’insomnie du nourrisson existe : « La première cause en est l’intolérance au lait de vache », avance le spécialiste.
Y a-t-il un « gène » de l’insomnie ?
Pas du tout. En revanche, l’insomnie est éducative : « Elle est favorisée par l’image que donnent les parents. » D’où l’importance de fixer des limites à ses enfants en matière de sommeil : « De 12 h par nuit au minimum pour les petits, jusqu’à 9 h pour les ados. » Quant aux adultes, tous n’ont pas besoin de huit heures de sommeil. Chacun son rythme…
Comment lutter ?
Des conseils très simples sont faciles à mettre en place. Par exemple : « Écouter son corps, dormir dans une pièce dont la température n’excède pas 20 °C, manger léger le soir, éviter les lumières dans la chambre, ne pas fixer un écran d’ordinateur dans les trois heures précédant la mise au lit, ne pas prendre de douche ou de bain chaud avant de se coucher, etc. » En cas de troubles persistants, consultez un spécialiste. Il ciblera votre type d’insomnie et vous orientera vers un traitement en conséquence : conseils, luminothérapie, psychothérapie, hypnose, chronothérapie… Les solutions sont nombreuses.
RDV possible avec le docteur Louis Danse au 02 38 79 83 99 à la clinique de la Reine-Blanche
ATTENTION AUX SOMNIFERES
C’est bien connu : les Français sont les plus gros consommateurs de somnifères au monde. « Le nombre de prescriptions a été stabilisé », nuance le docteur Danse, qui prévient : « Les somnifères rendent dépendants, et peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé à long terme, comme la confusion mentale et les traumatismes chez les personnes âgées. » Et les plantes ? « Tant mieux si ça marche… Mais elles représentent moins de 1 % d’efficacité. »