ÂGÉE DE 28 ANS SEULEMENT, ISABELLA VASILOTTA DIRIGE DEPUIS DÉCEMBRE DERNIER LE CONCOURS INTERNATIONAL DE PIANO, UN ÉVÉNEMENT QU’ELLE VEUT FAIRE GRANDIR. ÉNERGIQUE ET VOLUBILE, LA JEUNE ITALIENNE, QUI NOURRIT DE GRANDES AMBITIONS, ÉVOLUE SUR UN RYTHME PLUTÔT… ALLEGRO.
Fin 2015, Isabella Vasilotta recevait en cadeau de Noël la direction du Concours international de piano. Cette nouvelle aventure ne lui est pas tombée du ciel : elle est due à l’acceptation du projet qu’elle nourrit pour cette institution qui organise une cinquantaine d’événements dans le monde… et donc pas uniquement le fameux concours du mois de février. Un projet qui englobe un certain nombre d’actions que la belle Milanaise énumère avec un débit de mitraillette : on notera qu’elle envisage de créer un vrai festival autour du piano en 2018, et qu’elle compte bien poursuivre l’idée de « tournée des anciens lauréats », qui existait déjà en Région Centre et en Amérique du Sud, mais qu’elle a exportée en Italie dès son arrivée, et dont elle espère faire profiter les publics anglais et allemand dans un futur proche. Mais ce sont les Orléanais, évidemment, qu’elle cible en premier lieu : « Le concours, qui voit se mesurer des pianistes du monde entier, se déroule en public et je vais faire en sorte qu’il y ait encore plus de spectateurs. Je me retrouve avec un trésor dans les mains. Françoise Thinat, la créatrice, est magnifique mais je dois, tout en gardant ce qu’elle a fait, m’approprier cet événement. Il y a un fort potentiel à Orléans, on peut attirer davantage les jeunes, les 20-40 ans. » Soit la tranche d’âge de cette musicienne dont les goûts sont pour le moins éclectiques… et inattendus.
AMATRICE DE MUSIQUE PUNK
Si Isabella, sans être issue d’une famille de musiciens, a étudié le piano dès 6 ans et s’est intéressée très tôt à la composition, elle a traversé une période adolescente conforme à celle de beaucoup d’autres jeunes filles : « J’écrivais mes petites sonates, je suivais mes petites études, mais j’étais surtout attirée par la musique électronique… et la musique punk ! » La rébellion des Clash et consorts ne l’a pas laissée insensible. « Les punks allaient contre un système, et ça m’intéressait, explique-t-elle. Je crois dans ce pouvoir révolutionnaire de la musique. » C’est après cela qu’elle est entrée dans une école supérieure, sorte de Conservatoire, la « Scuola Civica di Milano Claudio Abbado », où elle a vraiment appris la musique classique, avant d’organiser, à 20 ans, un énorme concert de solidarité en faveur de la recherche médicale. « Il a fallu penser à tout, les artistes, les billets, les spectateurs, qui ont été plus de 500. Cela m’a plu, j’avais trouvé le moyen de réunir toutes mes passions. » La composition laissée de côté, Isabella a suivi des cours de musicologie, passé un Master en management culturel à la Scala de Milan, travaillé pour un festival de musique contemporaine, puis rencontré, au cours d’un voyage à Rome, un Français… qu’elle a suivi de ce côté-ci des Alpes. « J’avais 24 ans, je ne parlais pas du tout votre langue ! J’ai fait des stages, des rencontres, j’ai travaillé à France Musique comme attachée de production, j’ai été journaliste pour un site web… » C’est justement au cours d’un reportage sur Brin d’Herbe, le concours pour les jeunes, qu’elle a découvert Orléans… et l’événement dont elle assume la charge désormais. Croyez-vous au hasard ?
www.oci-piano.com
Bio express
5/01/1988 naissance à Milan 2004 entrée en classe de composition
2010 Master en management culturel
02/2013 arrivée en France
12/2015 direction artistique du Concours