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Jardin de Cocagne : le bio pour faire le bien

Depuis dix ans, l’association Solembio, membre du réseau national Cocagne, œuvre à la réinsertion des personnes en difficulté à travers le maraîchage bio. La tendance au développement des circuits courts va dans le sens de ce système… tout comme le nombre croissant de gens en souffrance. Sébastien Drouet

Petit à petit, les réseaux visant à rapprocher au maximum le producteur du consommateur font leur nid. De fait, manger local et de saison est un principe de plus en plus partagé sur l’ensemble du territoire national, surtout quand, mis à part la prise de conscience environnementale, des scandales alimentaires s’en mêlent. Les consommateurs sont à la recherche d’authenticité et de produits sains. Dès lors, beaucoup de possibilités s’offrent à eux. Edith en a déjà présenté quelques-unes dans ses éditions précédentes, mais le Jardin de Cocagne d’Orléans a cette particularité qu’il est géré par une association, Solembio – pour « Solidarité Emploi et Bio » – dont la raison d’être est la réinsertion des personnes fragilisées. « Le réseau national Cocagne regroupe 120 jardins en France, explique Clémence Perrot, animatrice du réseau d’adhérents à Orléans, en charge de la communication. Nous accueillons des personnes en difficulté professionnelle et sociale pour permettre leur réinsertion à travers le maraîchage. Le travail de la terre remobilise, oblige à répondre à des consignes. »

Ici, tout est bio ; c’est une obligation pour faire partie du réseau Cocagne. « Pour prendre soin des gens, il faut prendre soin de la terre », rappelle joliment Clémence qui annonce la présence de 36 jardiniers sur le site, chacun ayant un contrat de 26 à 30 heures par semaine pendant six mois, renouvelable pendant deux ans. « Des bénéficiaires du RSA, envoyés par le Conseil départemental, ou des gens au chômage adressés par Pôle Emploi, les assistantes sociales, ou la mission locale, et quelques candidatures spontanées. » Autour de nos jardiniers, huit encadrants veillent au grain… ou plutôt à la graine.

Panier surprise
Et ça marche ! Ça marche même tellement qu’il n’y a pas assez de cagettes, ou « paniers », pour tout le monde. Mais le chef de culture, les trois maraîchers professionnels encadrants et l’ensemble des salariés savent y faire pour garnir les paniers, petit (8,15 €), moyen (12,30 €), ou gros (16 €). Chaque semaine 315 parts (1 part = 1 personne) sont ainsi distribuées aux abonnés, qui auront payé préalablement 16 € d’inscription pour une année, et qui viennent sur place chercher leurs provisions, ou bien les retirent dans l’un des 24 points de dépôt que compte la métropole. Sans jamais savoir à l’avance ce que contiendra le panier ; c’est le principe, la surprise est au rendez-vous, avec en sus quelques idées de recettes pour cuisiner les légumes. Les adhérents ont aussi accès, sur place, à un stand de vente directe où ils choisissent ce qu’ils veulent acheter.

Et tout cela – 60 variétés végétales au total – est planté, cultivé, cueilli ici sur environ 7 hectares, à deux pas du stade de rugby, dans une zone périurbaine qui permet de toucher différents publics. Des deux côtés, d’ailleurs, abonnés comme personnes en réinsertion. « On se rend compte que les gens sont de plus en plus abîmés, regrette Clémence. Nous les aidons à se reconstruire. Cela va au-delà d’un projet professionnel. » Et pour les adhérents, qui ne s’engagent pas dans ce processus par hasard, cela va au-delà d’un simple acte d’achat…

132, rue des Montées à Orléans
02 38 86 50 26 – solembio.org

À noter : La fête des Plants aura lieu sur le site du Jardin de Cocagne le 13 mai prochain. Une journée dédiée à la vente de plants bio (fruits, légumes, fleurs), à des prix très accessibles. Commandes possibles au préalable. Se renseigner au numéro indiqué.

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