Y a-t-il une vie après La Rép’ ? C’est la première question qui me vient quand je rencontre Jean-Dominique Burtin, après 30 ans passés à la rédaction du quotidien.
Issu d’une famille de musiciens – son père était professeur de trompette au conservatoire d’Orléans – Jean-Dominique Burtin a toujours évolué dans le milieu artistique : « Petit, j’étais tous les jours dans les coulisses, finalement je n’ai jamais vécu ailleurs que dans les salles de spectacle. » Le dessin, la poésie, le théâtre, la musique, il pratique tout cela juste pour le plaisir. Il avoue que jouer de la flûte traversière le détend. Jean-Dominique va toujours aux conférences de presse et rencontre ceux qu’il côtoie depuis longtemps. « Ce métier, ça crée du lien. » Alors pourquoi avoir choisi de partir ? « J’étais près de l’âge de la retraite, j’avais eu des problèmes de santé, j’ai saisi l’opportunité. » Qu’est-ce qui a changé depuis ? « Au début j’ai eu l’impression d’un grand vide et puis j’ai pris le temps d’écrire de la poésie et de me balader sur les bords de Loire. Je vais au cinéma car finalement, à force de se consacrer aux spectacles vivants, on en oublie les salles obscures. »
Malicieux, consensuel, sans le savoir ( ?) Jean-Do cultive la pensée positive. Ne lui demandez pas un mauvais souvenir, il n’en a que des bons. Et pas des moindres… En effet, quand on s’est payé le luxe d’enchaîner les interviews d’artistes, le carnet de bal est impressionnant : Michel Bouquet, François Perrier, Jean-Louis Trintignant, Michel Piccoli, Claude Brasseur, Jacques Higelin, Jean-Jacques Goldman… Après cette prestigieuse affiche conjuguée au masculin, quelles sont les femmes qu’il a eu le plaisir de rencontrer ? « J’ai été désarçonné par Annie Duperey, j’étais sous le charme, je lui ai dit que j’allais avoir du mal à faire l’interview. J’ai été attendri par Véronique Sanson. »
D’après ce pro de l’interview culturelle, les femmes se livrent plus rapidement, elles sont plus dans le registre de l’intime que les hommes.
S’il a rencontré les têtes d’affiches, Jean-Do n’en oublie pas les artistes orléanais, parmi eux Jasmina Prolic (chorégraphe), Michel Noir (bluesman), Amédée Bricolo (clown), Stéphanie Moraly (violoniste), Josef Nadj, Olivier Py, Jean-Marc Cochereau… Un regret ? « Oui, je n’ai pas pu approcher Miles Davis au festival de Sully, je l’ai vu sur scène, c’était merveilleux. Quand je pense à toutes ces rencontres, je pense à un orchestre, ce beau cercle où chacun tient sa place, à l’écoute de l’autre. »
Sa citation : « De deux choses lune, l’autre c’est le soleil. » J. Prévert
Son rêve : ouvrir une résidence d’artistes
Ses projets : un livre sur la musique avec une amie photographe
Les dates importantes de sa vie : les naissances de ses filles et de son petit-fils