La charge mentale, voilà une douce appellation qui concerne pourtant un sujet brÛlant. En deux mots, la charge mentale est un « Burn out » domestique, qui touche majoritairement la ménagère.
Dans ce cas de figure, la femme est un agent double condamné ad vitam à la double peine, celle-ci étant constituée d’un cumul de fonction additionnant travail et foyer. De surcroît, ces tâches seraient inter-pénétrantes et généreraient une charge cognitive exponentielle.
En clair, il s’agit d’une cocotte minute gavée des vapeurs du quotidien qui menace de péter à la tronche du foyer. Ces affres, apparemment sexués sont indiscutablement consolidés par des sources Insee : 64 % des tâches domestiques et 71 % des charges parentales sont effectuées par la femme.
Une « do to list » trop fournie qui est souvent mise en péril par une erreur potentielle. Imaginons ou souvenons-nous : J’ai fait déjeuner les enfants, j’ai fait les lits, tous les lits, j’ai pré-préparé le repas du soir, j’ai jeté un œil sur la quittance du loyer, j’ai consulté mon agenda, relu mon rapport, j’ai mis de l’ordre dans la cuisine et réparé sa poignée, j’ai même pris le temps de me faire belle, de me lisser les cheveux… P…, le lisseur, j’ai oublié de débrancher le lisseur ! Euh je ne sais plus… RRRRRRRR.
Voici par le menu l’infernale spirale qui, à moins de 9 h du mat menace déjà la journée.
Finalement ce perfectionnisme est en réalité un miroir inversé, il devrait nourrir l’ego alors qu’au contraire il l’érode jour après jour et cerne la personnalité d’une aura dévalorisante voire disqualifiante.
Contrairement à l’homme, dès le plus jeune âge la femme doit adopter un planning car son organisme en est l’infaillible comptable, la notion de temps fait partie de son ADN. En plus, la réactivité émotionnelle est vitaminée par les SMS des enfants et sur-vitaminée par l’absence de SMS des enfants.
Que reste-t-il à faire alors ? Se la jouer mec en pariant que personne ne sera tenté de piquer les chaussettes sales restées par terre, que la vaisselle restée dans l’évier est en attente d’optimisation car il sera bien plus rationnel de s’en occuper avec celle du prochain repas, qu’une bonne remontée de couette est bien plus cosy qu’un lit fait au carré, que le tapis de bain sera remis à sa place quand il sera sec, et que ce n’est pas rendre service aux juniors que de tout leur faire sous le nez.
Si « réduire la voilure » des objectifs du jour est un axe envisageable, une autre solution consiste à troquer des maux contre des mots.
Un dialogue avec l’ensemble de la tribu permet souvent de répartir les tâches autant qu’il permet de repérer des fonctions non essentielles. Autre solution encore, en parler à sa meilleure amie pour comparer et/ou partager.
Autre piste enfin, se faire du bien, garder des moments à soi, des moments sportifs, des moments relaxants et quoiqu’il arrive des moments non négociables…
Bon, voilà en tout cas de quoi méditer pendant la pause, je dois vous laisser maintenant, il me reste un peu de repassage à faire…