Nadine
Fondatrice et directrice d’une agence marketing
44 ans, mariée, 1 enfant
Pourquoi avoir choisi la Liberté ?
C’est un mot qui fait écho à la vie et qui est synonyme de choix. C’est ce qui résonne en moi. J’ai décidé de vivre cette liberté et de l’appliquer. Libre de penser, d’avoir mes idées et opinions, d’oser tout, d’aimer comme je veux et qui je veux.
Quel sens donnez-vous au 8 mars ?
D’une part de l’émotion et de l’espoir car ce jour-là, l’accent sera mis sur les droits des femmes et sur le chemin accompli. Cette journée permet de pointer du doigt les inégalités et les préjugés encore existants dans le monde. Mais, j’éprouve aussi de la tristesse face aux multiples formes d’incompréhension de la part de certains, qui la réduisent à une journée dédiée à célébrer la femme en général. Le jour où elle n’existera plus, cela signifiera que l’égalité « femme-homme » sera effective à 100 %.
Qu’est-il ressorti du Grenelle contre les violences faites aux femmes ?
Je suis particulièrement sensible au sujet par mon histoire personnelle. Petite, j’ai vu mon père lever la main sur ma mère, plus tard j’ai moi-même subi des violences avec un compagnon, alors que je n’en avais pas vraiment conscience. Je pense que ce Grenelle a aussi permis de libérer la parole. D’ailleurs les chiffres explosent (féminicides, plaintes pour viols…), je pense qu’il était temps que la justice et les politiques réagissent face à la violence cachée, tolérée ou acceptée.
Comment avez-vous dû vous imposer professionnellement en tant que femme ?
J’ai dû parfois, me confronter à des situations humiliantes et injustes en tant que femme, mais également en tant que femme noire : une main sur les fesses par un client, un collègue lors d’un séminaire qui me demande où je dors ? Car il n’a jamais eu l’occasion de « goûter à une africaine », un client qui demande à changer d’interlocuteur au prétexte que je suis une femme noire… Je pourrais en faire un livre ! J’ai fini par me créer une carapace combative que j’appelle l’ultra positivisme et la liberté. Lorsque j’entreprends, je visualise les solutions plutôt que les problèmes.
Comment imaginez-vous la place des femmes pour la génération de vos enfants ?
Je rêve d’un monde où les hommes et les femmes occupent à égalité des postes et des fonctions à responsabilités, toutes cultures confondues. Ce qui permettrait d’impacter la mixité, l’éducation et la culture de tous les pays.
Propos recueillis par Marie-Zélie Cupillard