Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

La vie d’après

La période sans précédent – en tout cas dans un passé récent – que nous traversons laissera des traces. Au niveau social et sanitaire, au niveau économique, mais dans nos habitudes aussi. La psychologue orléanaise Yveline Exbrayat nous aide à envisager ce nouveau monde…

Un impact sur le niveau de stress

Nous sommes pour l’instant dans l’action, le « pendant ». Les situations d’insomnie, de pleurs, d’angoisse, de perte d’appétit, d’hypocondrie, risquent d’augmenter après coup, chez les 18-30 ans et les plus de 60 ans.

De nouvelles habitudes

Il va falloir s’y faire : port du masque, au moins un mètre de distance entre nous, plus de bises ni de serrage de mains… « Se promener avec un masque signifie que l’on est tous égaux devant cette situation. Ce qui va changer, c’est notre rapport à nous-mêmes. Nous allons être obligés de nous recentrer sur nos propres valeurs, ça nous rappelle ce qui est important. » Pour comprendre, il faut regarder la pyramide de Maslow, qui hiérarchise nos besoins, des besoins essentiels – manger, boire, dormir – à la base, jusqu’au besoin de s’accomplir, au sommet. « Avec le confinement, on a eu l’irruption des besoins vitaux, chose que l’on n’avait pas vue depuis la guerre. » La peur de manquer a créé une ruée sur la farine, l’huile, les pâtes, le papier hygiénique… Ce niveau étant pleinement satisfait, nous en sommes au deuxième stade, le besoin de sécurité. À ceci près qu’Internet a comblé, au moins en partie, le troisième besoin, celui de proximité, d’appartenance, avant que celui de sécurité, le deuxième, ne le soit.

Une nouvelle façon de travailler

Le télétravail, très marginal et peu accepté jusque-là, s’est imposé et va sans doute rester, dans de larges proportions. « Les commerces aussi se sont réinventés, et les agriculteurs, qui étaient malmenés, retrouvent leur place… » Par ailleurs, le confinement a permis de ralentir notre rythme, de réfléchir. Changements de vie en vue !

De nouveaux choix politiques ?

On le voit bien, des secteurs sont intouchables – la santé, les services sociaux, les EHPAD –, et des métiers jusque-là dédaignés, les « invisibles », bénéficient d’un spectaculaire retour en grâce. L’engagement, la solidarité, l’altruisme ont émergé – en tout cas, tant que nous sommes unis, mondialement, contre un ennemi commun.

De nouvelles formes de vie collective vont surgir ; les applaudissements à 20 heures en sont les premiers signes. Ce qui va peut-être influencer les choix politiques à venir. Nos propres choix aussi : « Nous aurons envie de soutenir les producteurs locaux, et ce sera durable », envisage Yveline Exbrayat.

Réinventer les rituels

« Nous devrons revoir des choses dans les rituels. Remettre du symbolique là où il n’y en a pas eu, pour dire au revoir à son mari ou à sa femme. Des soignants ont pris des photos pour les familles, ont mis en place de nouveaux rituels. » Les naissances aussi sont bouleversées, avec l’absence des papas à la maternité au moment où leur enfant vient au monde. Et il y a tout ce qui se passe entre ces deux moments fondamentaux : anniversaires, mariages… et bac, mutilé cette année.

www.exbrayat-psychologue.fr

Sébastien Drouet

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