En mai dernier, Valérie et Sabine ont participé au célèbre rallye des princesses, mettant aux prises 62 équipages féminins entre Paris et Monaco. Retour sur une amitié qui a résisté au quotidien, et à l’intensité d’une course.
Comment vous êtes-vous rencontrées ?
Valérie : C’est assez récent, dans le cadre professionnel. Notre amitié est née de notre projet. J’ai aimé son sérieux et je savais qu’avec Sabine, on allait faire ce rallye.
Sabine : J’ai tout de suite « tilté » à travers nos premiers échanges professionnels.
Comment définissez-vous l’amitié ?
Valérie : Ce n’est pas une histoire de durée. C’est une évidence, à un moment, de se dire : « entre nous, ça colle. » On avait beaucoup à découvrir l’une de l’autre.
Sabine : J’ai des connaissances depuis dix ans qui ne se sont pas transformées en amitié. Je marche au feeling.
Quelles différences faites-vous entre une copine et une amie ?
Sabine : Aucune, car mes amies, je les appelle mes « cop’s ». Les autres, ce sont des connaissances, et j’en ai beaucoup. Mais j’ai très peu d’amies.
Valérie : Je partage beaucoup de choses avec mes amies : on part en vacances ensemble, je peux débarquer chez elles à l’improviste, j’ai une plus grande liberté de ton avec elles. Sabine est plus une copine, mais tout cela se noue au fil du temps.
Une semaine de rallye, ça peut créer des tensions. Comment avez-vous géré vos contrariétés ?
Valérie : Le deuxième jour, nous nous sommes perdues, nous faisions des demi-tours. Sabine était très stressée, mais je la rassurais en lui disant que ce n’était pas grave.
Sabine : Tout le monde nous a mises en garde, surtout nos maris, en nous disant qu’on aurait forcément des prises de bec. Nous nous y sommes tellement préparées que ça n’a pas eu lieu. On a plutôt piqué des fous rires !
Comment était l’ambiance à bord ? Six heures de route par jour, c’est difficile, avez-vous été en phase ?
Valérie : On avait chacune notre rôle : je pilotais, parce que je connais bien ma voiture et que ce n’est pas évident de tenir une vitesse pendant 50 km sur les petites routes. Sabine s’occupait du road book. On a chacune des caractères différents : Sabine est plus speed, je suis plus dans la maîtrise de mes émotions. On a vu des filles d’autres équipages se disputer. C’est physique, ce rallye.
Sabine : On a des caractères forts toute les deux, mais il n’y a pas eu de clash. La seule pression était au niveau de l’enjeu du rallye, on restait concentrées pendant les temps chronométrés. Mais les parcours de liaison étaient plus relax.
Comment s’est manifestée votre complicité ?
Valérie : Déjà, lors des préparatifs du projet, on était très complémentaires, on a suscité beaucoup d’envie.
Sabine : Le matin, on s’habillait pareil, on avait les mêmes envies. Pas besoin de se concerter, c’était naturel.
Auriez-vous pu le faire avec une autre amie ?
Valérie : Avec d’autres, on n’aurait pas eu le sérieux, on aurait trop rigolé. Sabine est très rigoureuse. On est finalement à cheval entre l’amitié et le partenariat.
Sabine : Oui, mais je n’aurais pas pu avoir mon mari en co-pilote, cela aurait été trop dur. On se serait pris le bec !
Et si c’était à refaire ?
Sabine : Je repars (sans hésiter). On a aussi fait de belles rencontres humaines sur le rallye, de nouvelles amitiés se sont nouées.
bio express
Sabine, perfectionniste, 42 ans, mariée, 1 enfant, directrice commerciale chez INEO,
groupe GDF Suez.
Valérie, généreuse, 42 ans, mariée, 2 enfants, directrice Afpa office régional.