LAURA SEMERIA N’A PAS USURPÉ SA 2E PLACE AU TROPHÉE DES AUDACIEUSES ORGANISÉ PAR EDITH EN 2015. CAR DE L’AUDACE, LA VIGNERONNE DE CHEVERNY EN A, ADDITIONNÉ À UN BRIN D’INCONSCIENCE, COMME ELLE DIT. CETTE INCONSCIENCE QU’IL FAUT POUR TENTER L’AVENTURE ENTREPRENEURIALE DE NOS JOURS…
SON PARCOURS
Née il y a 47 ans dans un village du nord-ouest de l’Italie, région productrice d’huile d’olive, dans une famille de producteurs d’huile d’olive (trois générations), Laura a d’abord embrassé une carrière dans l’agro-alimentaire, en tant qu’ingénieur, métier qui l’a fait voyager à travers le monde pour une grande société. Passionnée par le vin, elle a pris des cours du soir pour devenir sommelière. Mais son désir était autre, et s’est imposé à elle mois après mois, année après année. Il ne lui restait plus qu’à attendre le déclic pour changer de vie…
LE DÉCLIC
« J’étais enceinte de ma deuxième fille. C’est à ce moment-là, poussée par ma passion, que j’ai décidé d’acheter des vignes et de faire du vin. » Avec son mari, elle a longtemps cherché, dans sa région natale d’abord, avant de trouver, en 2007, un endroit à sa mesure dans le Val de Loire : le domaine de Montcy à Cheverny, 22 hectares qu’elle a convertis en bio peu après sa prise en main de la propriété. « À mon avis, quand on a des enfants et que l’on veut travailler dans l’agriculture ou la viticulture, il n’est pas concevable de faire autre chose que du bio », déclare Laura, qui a découvert le cheverny en même temps que le domaine.
LES DIFFICULTÉS
Même si Laura, originaire d’une région frontalière, maîtrisait le français, la difficulté la plus évidente a été de vivre et travailler dans un pays étranger avec une petite fille de trois ans et une autre de six mois. Autre complexité : « La bureaucratie française, très lourde, et tout le travail de comptabilité. On ne me l’avait jamais expliqué ! Dans le métier de vigneron, il y a le travail de la vigne, la partie commerciale, mais aussi l’administratif… » : Un métier extrêmement polyvalent, comme on le voit ! Sans compter, au chapitre des difficultés toujours, ou plus exactement de la pression quotidienne, les responsabilités (six personnes en CDI travaillent avec Laura, sans compter les saisonniers), ni les risques liés à la météo. « Rien ne dépend entièrement de vous. Le gel peut ruiner une récolte. On peut tout perdre en deux heures… Il faut une part d’inconscience pour être entrepreneur. C’est compliqué, sinon tout le monde le ferait ! »
LES AIDES
Hormis quelques coups de pouce comme des prêts à taux zéro, Laura ne met qu’une aide en avant, mais une aide précieuse : celle apportée par le couple Simon, les anciens propriétaires, qui sont restés deux ans avec elle pour lui transmettre leur savoir-faire.