L’astucieux trentenaire a transformé son hobby du bricolage en activité presque professionnelle. Son atelier de la rue Victor-Hugo est un refuge où il laisse libre cours à sa créativité : avec lui, meubles, objets, luminaires débutent une seconde vie.
Dans la cour quand le temps le permet, ou dans le garage transformé en atelier, ça sent la cire d’abeille, le diluant végétal. Pratiquement tous les produits utilisés par Laurent Loiseau-Nez pour décaper ce qu’il a récupéré sont naturels ; sinon, il utilise l’huile de coude, qui est tout aussi écologique… Et il en faut, pour donner fière allure aux meubles qu’il chine sur le Bon Coin ou dans les brocantes, place de la Victoire et ailleurs. Du mobilier qu’il va littéralement métamorphoser, customiser même, ajoutant à un comptoir d’horloger des valises en guise de tiroirs, par exemple. Des petits objets aussi, inventés sur le même principe, en mêlant la récup’ au neuf. C’est le cas de ce vieux phare de traction, posé sur un très chic pied pour appareil-photo. Après avoir ajouté les fils conducteurs, cette lampe trouvera sa place dans un loft tourangeau. « Je fonctionne au coup de cœur, explique Laurent. Dès que je vois une opportunité, j’achète. À l’origine, il y a toujours quelque chose d’ancien, que je retape. »
Dans l’esprit « rough »
Une démarche bien dans l’air du temps, que Laurent a longtemps expérimentée – il a ainsi aménagé ses différents appartements – avant d’en faire une activité secondaire. « J’ai commencé comme ça, pour moi, jusqu’à ce que je réalise des pièces qui ne rentrent pas chez moi ! », sourit-il. On comprend aisément ce qu’il veut dire à la vue d’un chariot SNCF entreposé dans un coin : « J’ai enlevé la rouille, mais j’ai gardé la peinture. » Reste à lui trouver sa nouvelle fonction…
C’est le jour de la dernière Fête du Travail que notre bricoleur, lui-même fils de bricoleur, a véritablement lancé sa petite entreprise, baptisée la Malfabrique. D’ailleurs, chaque meuble, chaque objet qu’il produit se voit attribuer une petite plaque de fer et un numéro de série pour faire joli, puisque chaque chose est unique. « Créations brutes, mobilier industriel », est-il précisé sur son site web, « dans l’esprit Rough Luxe Hotel* », ajoute Laurent. Du fer, du bois, des rebuts industriels qui donnent naissance à des créations artisanales, voilà l’idée. Ce n’est qu’un début. Si notre « mâle du mois » travaille toute la semaine à Paris, dans le marketing, la Malfabrique lui permet de tester, de faire des essais, d’étudier la demande. « Il faut voir ce que ça va donner sur la durée, tempère un Laurent plutôt prudent. J’ai toujours eu beaucoup de hobbies… Mais si ça marche, tout sera possible. »