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L’autre programme de Philippe Magnier

Philippe-Magnier-EDITH

Il arrive au directeur de France Bleu Orléans de s’éloigner des micros pour arpenter le terrain, dans le cadre de missions autres que radiophoniques. En l’occurrence, Philippe Magnier n’a pas choisi la facilité : son intérêt pour la culture arabe l’a conduit à plusieurs reprises en Palestine. Sébastien Drouet

Récemment, les grilles de l’Hôtel Groslot et de l’Hôtel Dupanloup étaient recouvertes de grands portraits. Ceux de réfugiés des camps de Cisjordanie immortalisés par Philippe Magnier lors d’un voyage effectué avec un groupe d’étudiants orléanais, dans le but de leur faire rencontrer sur place leurs homologues palestiniens.

S’il est animé par la volonté d’associer dans des projets communs les jeunes des deux pays, le directeur de France Bleu Orléans est avant tout un passionné du monde arabe. Résident secondaire au Maroc, il se rend donc aussi, régulièrement, en Palestine, découverte il y a quelques années d’abord en touriste, puis dans un cadre universitaire, déjà, avec des étudiants en journalisme de Lille (jumelée avec Naplouse) où il vivait avant son retour récent en terre ligérienne : « La Palestine, c’est un territoire que j’aime. Et à force d’y aller, on crée des amitiés. On ne pourrait pas couper les liens. Les gens sont en attente de relations avec l’extérieur du fait de leur enfermement. »

Pour eux toutefois, pour les habitants de la région dans leur ensemble, une ouverture se dessine : Philippe Magnier caresse le dessein, avec le député Richard Ramos, d’installer là-bas un lieu culturel francophone, l’Institut français ayant été fermé à l’été 2018 par le Consulat de France. « C’est extrêmement dommage, car c’était un excellent outil, y compris pour les étudiants palestiniens qui pouvaient y préparer des projets d’études en France. J’y ai exposé des photos du Maroc, beaucoup d’artistes y convergeaient, dont le chanteur orléanais Fred. On essaie donc de recréer un lieu à vocation culturelle et d’échanges. » L’endroit précis, le financement, sont en cours de recherche. Voilà qui referait parler d’une Palestine oubliée. Il y a pourtant beaucoup à dire… « Bien que l’on ne s’y sente pas en danger, la Cisjordanie est considérée à risques, rappelle le journaliste. On entend des tirs au loin. Mais des gens y vivent, des ONG y travaillent. Quand on y va, il faut franchir des checkpoints, avec les autorités israéliennes qui compliquent les choses. » Et l’avenir ? « De chaque côté, il y a des gens intransigeants. Ce qui ne nous amène pas vers un futur très optimiste… » 

Bio express

20 mars 1964 : naissance à Amiens / Septembre 1993 : responsable des programmes à Radio France Orléans / Janvier 1996 : début de sa vie marocaine / Avril 2016 : découverte et début d’engagement pour la Palestine / Mars 2017 : directeur de France Bleu Orléans / Avril 2019 : exposition photo sur les camps de réfugiés palestiniens à l’occasion des Voix d’Orléans.

« Pour mieux comprendre »

« J’ai toujours voulu que les étudiants français qu’on accompagne là-bas voient les choses du côté israélien. On rencontre des journalistes locaux, des correspondants étrangers, des jeunes, pour leur proposer un autre regard. »

« La situation en Palestine est un sujet sensible. Mais cela ne nous interdit pas d’en parler. J’ai tenu cette année à emmener les étudiants orléanais au mémorial de la Shoah à Jérusalem, car il faut connaître l’histoire d’Israël pour être le plus clairvoyant possible. Pour mieux comprendre le contexte. »

À voir : le 26 juin au soir à la Sardine, groupe de danse Keffieh, deux garçons et deux filles qui viennent d’un camp de réfugiés en Palestine.

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