À Tours, on connaît très bien Mylène, ou plutôt Feeble, en tant qu’illustratrice. Mais il n’y a pas que sur le papier ou l’écran qu’elle appose ses formes et personnages colorés : la peau des amateurs(trices) de tatouages fait aussi un excellent support… Axel Besse
Sans jamais avoir suivi le moindre cours en la matière, Feeble s’est fait un nom dans le monde de l’illustration. Fortement inspirée par les mangas, le cinéma actuel et la culture geek, la jeune fille de 33 ans, après avoir œuvré en dilettante, notamment dans le cadre d’un fanzine, « Feeble sister », fondé avec deux amies, a fait ses premières armes professionnelles au Bureau 21. Agendas scolaires, pochettes de jeux, livres de recettes ou de jardinage pour les enfants… Tous ces supports ont bénéficié de la créativité de Feeble, qui a élargi sa palette depuis trois ans : l’illustratrice est devenue artiste-tatoueuse au salon Medusa, à deux pas de la place Plumereau. « À la base, c’est une idée que l’on m’a soumise, déclare-t-elle. Je me suis penchée sur la question, j’ai rencontré des tatoueuses de la région… et j’ai eu la chance d’être contactée par le patron de Medusa, Jean-Baptiste Dropsy, qui connaissait mes dessins. » Cependant, faire des illustrations sur du papier est une chose, les réaliser sur le corps humain en est une autre ! Après une période d’observation, Feeble s’est fait la main sur de la peau synthétique avec un dermographe, « une sorte de stylo avec des petites aiguilles qu’on insère », dit-elle à l’attention des profanes. Après une formation « hygiène » obligatoire, cette activité devant répondre à des normes très strictes, et un entraînement sur des copains « cobayes », notre tatoueuse s’est lancée sur de vrais clients. Avec confiance : « La peau est différente du papier, bien sûr. Mais à partir du moment où on sait dessiner… »
Une décision bien réfléchie
Pour arborer un tatouage sur le bras, dans le cou ou ailleurs, il s’agit avant tout d’avoir une idée du motif et de l’emplacement. Attention, Feeble et son acolyte Ludo n’acceptent pas tout, que ce soit la partie du corps à tatouer ou les motifs, qui ne doivent pas être violents ni représenter de portraits ultra-réalistes. Si tout le monde est d’accord, notre artiste-tatoueuse, qui propose des dessins uniques, personnalisés, va récupérer un maximum d’éléments pour envoyer un croquis à la personne intéressée. Les mails vont s’échanger d’un côté et de l’autre jusqu’à se mettre d’accord sur le motif final. La décharge de responsabilité signée, les choses sérieuses commencent. « Je sors alors un stencil, une sorte de calque que je pose sur la peau, explique Mylène/Feeble. Je tatoue les contours, les ombrages, les couleurs… » Cela prendra au moins deux heures, pas plus de quatre pour une séance (qui avoisine les 500 € dans ce cas-là), sachant que plusieurs seront peut-être nécessaires.
Mais nous devinons que vous vous posez une question sur un point que nous n’avons pas encore abordé. Alors répondons-y sans détour : oui, ça pique. Mais moins qu’avant. Des progrès ont été réalisés dans ce domaine-là aussi, le matériel est moins bruyant qu’avant, plus léger, plus confortable pour tout le monde. Autre point crucial : un tatouage est fait pour rester. En principe, on le garde à vie. Avant de regretter et de risquer de dispendieuses séances de laser pour effacer les dessins, il vaut mieux y réfléchir à (au moins) deux fois…
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