En bref
Date de sortie : 23 mai
Genre : Comédie
Avec :
Pierfrancesco Diliberto,
Andrea Di Stefano,
Miriam Leone
Le réalisateur Pierfrancesco Diliberto (plus connu en Italie sous le surnom PIF) est né à Palerme, en Sicile, en 1972. Il est animateur de télévision, acteur, réalisateur mais aussi scénariste et écrivain.
Le pitch
New York, 1943. Arturo rêve d’épouser la belle Flora, déjà promise à un chef de la mafia new-yorkaise. La seule façon d’obtenir sa main est de la demander directement à son père, resté en Sicile. Arturo s’engage alors dans l’armée américaine. Il est loin d’imaginer que celle-ci a scellé un pacte avec la mafia pour assurer le débarquement en Italie…
3 questions au réalisateur PIF :
Comment ce film est-il né ? Une fois de plus, j’ai écrit le scénario avec Michele Astori et Marco Martani, dans l’idée de situer l’histoire dans la période de la résistance et, en particulier, un des moments de la Libération dont on n’a jamais assez parlé : le débarquement des forces alliées en Sicile en 1943 (un an avant celui de Normandie), qui marqua de façon indélébile notre pays en raison du pacte de collaboration et d’alliance étroite entre les Alliés et la Mafia, qui allait perdurer dans le temps. C’est un aspect de la libération peu exploité au cinéma. Dans PATTON, par exemple, un film de 1970 écrit par Francis Ford Coppola et dirigé par J. Schaffner, on raconte les histoires de guerre du célèbre commandant américain qui se déplace d’Afrique du Nord jusqu’à Naples en évitant toute référence à la période qu’il avait passée avec les Alliés, en Sicile. La même année était aussi sortie dans les salles une comédie de Nanni Loy avec Nino Manfredi et Peter Falk intitulée ROSOLINO PATERNO : SOLDATO… qui, bien que située au moment du débarquement de 1943, ne faisait aucune référence à la Mafia. Le sujet était totalement inédit même si, en phase d’écriture, nous avons pensé que nous étions peut-être en train de réagir selon la façon dont nous voyons les choses aujourd’hui, avec un sentiment anti-mafia qui n’existait pas à cette époque. Mais ces doutes se sont évaporés lorsqu’au cours de nos recherches, nous avons découvert à Londres, un document original récemment rendu public qui nous a ôté toute préoccupation.
De quelle découverte s’agit-il ? Celle du fameux Rapport Scotten, du nom de l’officier qui en 1943 fut chargé d’écrire un rapport sur le thème : “les problèmes de la Mafia en Sicile”. Ce rapport nous confirmait que la question de la Mafia était à l’ordre du jour pour les Américains en guerre et qu’à cette même époque, le capitaine Scotten évoquait l’opportunité de combattre la Mafia pour l’avoir sous contrôle, ou celle de s’entendre et de s’allier à la Cosa Nostra. Cette éventualité aurait causé des dommages inqualifiables, qui auraient eu de lourdes conséquences dans le futur. Une autre possibilité aurait été d’abandonner l’île à la Mafia et mettre fin à l’enclave. La lucidité de cette analyse dans laquelle les Américains et les Anglais étaient prêts à transiger avec la Cosa Nostra nous a vraiment frappés. La base historique sur laquelle nous avons travaillé durant nos recherches a été le rapport d’une commission d’enquête américaine qui explique noir sur blanc comment s’est créée l’alliance entre les soldats américains et la Cosa Nostra avoir explicitement demandé son soutien à la Cosa Nostra, à l’occasion du débarquement. À tel point que dans de nombreux petits et grands villages de l’île, l’élection de syndicats mafieux fut pratique commune afin de garantir le contrôle du territoire.
Où avez-vous tourné ? Nous avons tourné à Cinecittà World, un parc d’attractions à la sortie de Rome, pour filmer plusieurs scènes censées se dérouler à New York. Il a été en revanche plus compliqué de recréer les lieux et l’atmosphère sicilienne de l’époque parce que je ne voulais pas d’un endroit où d’autres films auraient été tournés auparavant. J’ai alors décidé de créer un petit village qui n’existait pas et j’ai choisi Erice, un village au-dessus de Trapani, à 700 mètres au-dessus de la mer. Les autres décors du film sont la Sacla dei Turchi, à Agrigento et Segesta, au nord-ouest de la Sicile, en face du Temple à propos duquel on raconte que le général Patton aurait dit : « Comment se fait-il qu’il manque le toit ? C’est nous qui l’avons bombardé ? »