À 24 ans seulement, Shafia Baranger affiche de très hautes ambitions. Créatrice de sa marque de prêt-à-porter féminin haut de gamme et made in France, elle vise un rayonnement international.
Son parcours
Fraîchement sortie de ses études de stylisme, à Tours, Shafia s’est lancée dans l’aventure de la création d’entreprise. Un rêve de petite fille pour la jeune femme qui a été élevée entre deux cultures : originaire de Birmanie, elle est arrivée en France à l’âge de 6 ans, après un passage par le Bangladesh. « Fascinée par la mode et la danse indienne, j’ai toujours eu envie d’habiller les femmes, dit-elle. Elles sont très sensuelles, j’aime ce qu’elles représentent. » L’entreprise et la marque « Shafia Baranger » ont été créées en juillet 2014.
Le déclic
Shafia n’a pas voulu perdre de temps : « Généralement, les jeunes rêvent de créer leur structure mais s’ils sont salariés, ils franchissent rarement le pas : un confort de vie s’installe et il est plus compliqué de se lancer. » Difficile donc de déterminer avec précision le jour ou la période du « déclic », son projet remontant loin dans le temps… « Je voulais être indépendante, assure-t-elle, réaliser mes créations et me faire connaître. » Son rêve le plus fou ? « Que mon nom reste après ma mort et que ma marque dure plusieurs décennies. »
Les obstacles
L’administratif, cite d’emblée Shafia. Pour s’y retrouver, l’aide de son mari, directeur financier, lui a été précieuse. Mais elle n’oublie pas de citer un autre soutien : « Grâce à la confiance de mon banquier, j’ai pu me lancer dans cette aventure… » Le prêt-à-porter reste un secteur ardu, qui, de plus, nécessite un certain niveau de trésorerie. « Pour qu’une marque soit connue, il faut qu’elle ait au moins trois ou quatre ans d’existence », souligne notre créatrice. Sans oublier qu’il faut avancer l’argent : Shafia vient de terminer les prototypes de la collection PrintempsÉté 2016, elle commence à acheter les tissus de la collection Automne-Hiver 2016-2017, mais les ventes de la collectionAutomne-Hiver 2015-2016 n’ont débuté qu’il y a deux mois seulement…
Les aides
« Je n’ai pas reçu d’aide des institutions », déclare notre interlocutrice, indépendante jusqu’au bout des ongles. Son mari, sa belle-famille, ses amis ont été ses seuls secours”, dit-elle. Pour l’instant, Shafia n’a pas de salarié. « Je travaille en sous-traitance avec une couturière et une patronnière qui ont énormément d’expérience. Cela fait un bon mélange entre ma jeunesse, mes idées, et leur grand savoirfaire. ».
Modèles disponibles sur Internet, www.shafiabaranger.com