Le Touraine primeur 2014 sera présenté officiellement le 20 novembre. Lionel Truet, médaillé d’or en titre, est de nouveau sur les rangs. Le vigneron du pays d’Amboise est l’un des grands noms de ce nectar fort apprécié.
Traditionnellement, tous les vins nouveaux classés en Appellation d’Origine Contrôlée arrivent sur les tables le troisième jeudi de novembre. C’est donc le 20 de ce mois que les Tourangeaux pourront découvrir chez les vignerons, dans les cafés, mais aussi place du Château à Amboise, dans les caves du donjon de Montrichard, et sous les halles de Tours, le fameux touraine primeur. Médaillé d’or en titre, Lionel Truet, installé à Saint-Ouen-les-Vignes, a l’habitude des podiums : en 1993, il décrochait l’argent ; en 1996, c’était le bronze. Mais au fait, qu’est-ce qu’un touraine primeur ? « C’est un vin de fête issu du gamay, explique Lionel. Un vin en cuvaison courte et en macération carbonique, ce qui permet de dégager ces arômes caractéristiques de fleurs et de fruits. Le raisin doit être vendangé à la main et mis directement en cuve. Puis on décuve, on presse, on laisse finir la macération alcoolique. On obtient au bout du compte un vin léger qui peut être bu toute l’année. » Léger en tannins s’entend, car son degré d’alcool atteint tout de même les 12°. Et chaque année, pendant deux semaines fi n novembre, la Touraine est en fête avec son vin primeur qui garde de nombreux afficionados. « L’an dernier, ma femme avait été débordée à Amboise », sourit le viticulteur.
Nouvel élan
Notre interlocuteur n’a pas toujours fait du vin. Dans une autre vie, il était « jeune cadre dynamique » à la SCNF, en région parisienne. En 1990, cédant à une envie de grand air et de changement de rythme, le couple Truet se retrouve à Saint-Ouen-les-Vignes, au pays de Madame. Après une formation en oenologie-viticulture au lycée spécialisé d’Amboise, Lionel commence à exercer, en louant des vignes d’abord, avant d’en replanter. Les premières vendanges ont lieu en 1993 : coup de maître, comme on l’a vu, avec la médaille d’argent du touraine primeur. Les deuxièmes vendanges se déroulent en 1994 : coup de stress avec une récolte réduite à néant suite au gel. Puis les millésimes se succèdent, tandis que le domaine se recentre autour de la propriété. Lionel, qui n’oublie pas d’associer son épouse Anne à son aventure – « pendant des années, c’est elle qui a fait bouillir la marmite » –, s’intègre peu à peu au paysage local, jusqu’à devenir l’un des fl eurons des vins de Touraine. Lui, le « Parisien » que les locaux regardaient un peu de travers au début. « L’installation hors cadre familial est difficile », reconnaît celui qui a créé le domaine de la Grande Foucaudière. Ici, à part 20 hectolitres de vin nouveau, il produit seul, en lutte raisonnée, du touraine amboise et du touraine. Mais dans quelques années, les vignes passeront dans d’autres mains, échapperont à la famille : « Mes quatre enfants font tout autre chose, aucun n’est dans le métier. Et je ne les pousserai pas. C’est très compliqué. » Lionel Truet n’éprouve cependant aucun regret : « Si c’était à refaire, je le referais. Mais différemment. » Sans toutefois changer sa recette du touraine primeur !
La Grande Foucaudière, 37530 Saint-Ouen-les-Vignes – 02 47 30 04 82 – www.vinamboise.com
BIO EXPRESS
23/09/1958 : naissance à Rennes 1985 : mariage avec Anne 1990 : début d’une nouvelle vie 2013 : médaille d’or du touraine primeur