C’est souvent un fantasme, rarement une réalité. On a déjà entendu des femmes exaspérées dire : «Je vais tout plaquer et changer de vie »… Plus facile à dire qu’à faire : pourtant Marie-Hélène a franchi le pas et ne le regrette pas.
Des effluves d’encens flottent dans la pièce, la décoration est épurée, réduite à l’essentiel. Les couleurs chaudes et le calme pour seul décor. Marie-Hélèna, 49 ans, a fait de son nouvel espace de travail son havre de paix. Aux antipodes de sa vie d’avant, celle qui, « trop stressante et trop prenante » la grignotait à petit feu. Loin du tableau noir où elle enseignait l’anglais et des bureaux du rectorat où elle jonglait avec les relations internationales, Marie-Héléna fait désormais partager sa passion du yoga. Un changement de vie devenu nécessité. Jusqu’au grand saut dans le monde de la création d’entreprise, l’année dernière. « J’ai découvert le yoga au cours d’un voyage aux États-Unis. J’avais une attirance pour cette discipline, ça a été une révélation, je me suis reconnectée avec moi-même. » Le yoga, oui, mais pas n’importe lequel : l’Ashtanga traditionnel, dans la plus pure tradition indienne.
Changer pour se retrouver
Quelques années de pratique, de lecture et de stages auprès de grands maîtres yogi plus tard, Marie-Héléna, qui s’adonne aux postures ancestrales « comme on respire », en est persuadée : « C’est trop extra pour le garder pour moi ! D’autant qu’à Orléans, l’Ashtanga n’était pas dispensé. » C’est décidé, elle enseignera le yoga. Seulement, changer de voie, créer son entreprise n’est pas une mince affaire. Au delà de l’inconnu qui s’est ouvert devant cette nouvelle entrepreneuse, il y avait la nécessité de se familiariser avec la gestion, la comptabilité, la communication… Plutôt stressant finalement ? Même pour le plus zen des yogi ? Eh bien non ! « Comme j’avais le sentiment de suivre le chemin que je devais suivre, tout cela s’est fait en douceur, naturellement. Il faut avouer que j’ai choisi d’être sous couveuse d’entreprises, ce qui m’a garanti un accompagnement dans la création de mon studio de yoga. » Studio qu’elle appellera Ugaya, « le soleil se lève ». Aujourd’hui Marie-Hélèna reçoit ses élèves, par petits groupes de six, « pour suivre et personnaliser au mieux mes cours » et voit déjà la progression « phénoménale » de chacun de ses apprentis yogi, dont le plus jeune a une vingtaine d’années et le plus âgé, 82 ans ! Un choix de vie rentable ? Sur le plan financier, pas forcément. « Je ne fais pas fortune mais ce n’est pas mon objectif. » En revanche, sur le plan personnel, Marie-Héléna est formelle : « Pas une journée, je ne regrette mon changement de vie ! Pas une journée ! »