Port de tête et sourire gracieux, Marion avance à pas de ballerine dans sa carrière de danseuse. À 27 ans, elle vient de signer son premier cdi de professeur. Elle décrit son quotidien, entre exigences et plaisir de la scène.
Avez-vous toujours voulu faire ce métier ?
J’ai hésité, car c’est très physique. Si je suis blessée, je me retrouve sans rien. On a un statut précaire, surtout en ce moment, où les subventions aux associations se font plus rares. Mais vivre sa passion, ça n’a pas de prix ! Et j’ai eu la grande chance d’avoir toujours été soutenue par mes parents. Ma maman est danseuse à Orléans.
Votre mère vous a-t-elle influencée dans votre choix ?
J’ai baigné dans ce milieu depuis ma plus tendre enfance, mais ma mère ne m’a jamais forcée à danser. C’est une libre décision de ma part.
Cela vous met-il la pression d’être fille de danseuse ?
En revenant dans la région, oui un petit peu ! Mais on s’entend très bien, on échange, on se montre des exercices. C’est vraiment super de pouvoir partager cette passion ensemble.
Comment est rythmée votre journée ?
Très souvent, j’ai la matinée libre. J’en profite pour me poser et m’échauffer. Puis je fais une balade pour m’oxygéner, avant d’aller donner mes cours en fin d’après-midi. C’est bizarre de partir travailler quand les autres rentrent chez eux. Le soir, je termine tard, mais il m’est impossible de m’endormir tout de suite, à cause de l’adrénaline. Je regarde souvent un bout de film ou je lis un peu.
Quel est votre secret pour garder la forme ?
Je démarre par un petit déjeuner léger, mais solide, au thé vert et pain complet. Au déjeuner, c’est viande ou poisson avec des légumineuses, riches en sucres lents. Je dîne très légèrement, et je m’offre un peu de chocolat. Je suis aussi les conseils d’une naturopathe, qui m’a appris à être plus à l’écoute de mon corps, en me ressourçant en milieu de journée dans un espace vert.
Quelle image avez-vous de votre corps ? Quels sont les soins particuliers que vous y apportez ?
On veut toujours être plus longiligne ou avoir plus de souplesse, surtout à l’adolescence. Malgré cela, je me suis toujours épanouie dans la danse contemporaine, où l’on accepte un corps moins formaté. Pour les soins, je me passe souvent une huile pour chauffer les muscles le matin, et une huile d’arnica le soir, si les cours ont été très intenses. Se reposer, boire des tisanes et passer du chaud sur le corps permet de trouver de la force sans s’épuiser.
Avoir des enfants risque-t-il de freiner votre carrière ?
Si je dansais en compagnie, oui sûrement. Mais dans le professorat, ça va, si l’on reprend le plus vite possible.
POUR ENSEIGNER LA DANSE CLASSIQUE, MODERN-JAZZ ET CONTEMPORAINE
Il faut passer le Diplôme d’état en deux ans, précédé d’un Examen d’aptitude technique. Puis le Certificat d’aptitude permet d’enseigner en conservatoire. Il n’y a pas de limite d’âge.
bio express
Après le conservatoire d’Orléans, Marion a passé un diplôme à Nantes, en dominante « danse contemporaine ». Pendant deux ans, elle a fait des remplacements à Brest, Royan, puis à Orléans. Elle est professeur à l’école municipale de danse de Saint-Jean-de-Braye.