700 points de distribution de “la ruche qui dit oui” sont implantés en France et à l’étranger, dont une quinzaine en Touraine. Après Saint-Avertin, Marjorie Ravier a ouvert en mai dernier la ruche de Tours Centre. Partons dare-dare à la rencontre d’une femme en accord avec elle-même.
Mis sur pied il y a trois ans, le concept de « La Ruche qui dit oui » fait son miel du retour à l’authentique. Le principe ? Chaque ruche est un lieu de distribution de produits frais et locaux, réservés sur Internet après inscription (gratuite). Trois jours après la clôture de la vente, qui se déroule dans un temps donné, les clients viennent récupérer l’ensemble des produits qu’ils ont demandés au local. Une gestion aisée pour le producteur, qui n’apporte que ce que les clients lui ont commandé, tandis que ces derniers se rendent à la ruche sans argent, le débit sur la carte bleue n’étant effectué qu’après réception des marchandises. On choisit en amont ce que l’on veut, et il n’y a nulle obligation d’achat. Ce système a tout de suite plu à Marjorie Ravier, qui s’est lancée dans l’aventure il y a un an en créant la ruche de Saint-Avertin. L’une de ses missions, certainement pas la moins importante, a été de trouver les producteurs de fruits et légumes, porc, boeuf, volailles, fromages, yaourts, miel, confitures (et même pâtes et pizzas !)… « Je les ai sélectionnés selon un certain nombre de critères, nous dit la responsable. Le premier est d’être installé à moins de 70 km de Tours. Je visite et choisis les plus proches du zéro traitement. »
Déjà 450 clients, ou plutôt « abeilles », viennent butiner à Saint-Avertin, consacrant une cinquantaine d’euros en moyenne à leur panier. « On peut se nourrir pendant deux semaines, même s’il n’y a évidemment pas de banane ou d’ananas, ni de tomates en février, rappelle Marjorie. L’intérêt est de voir d’où viennent les produits, qui les propose, les conditions dans lesquelles le producteur travaille… »
Petite marchande
Marjorie s’est aussi chargée de trouver le local de chacune des deux ruches dont elle s’occupe – celle de Tours Centre a été inaugurée le 20 mai. Mais encore, elle anime la distribution et le blog, crée des événements (dégustations, tombolas, etc.), des rendez-vous sportifs, etc. « Cela va au-delà d’une remise de panier, sourit-elle. Il y a un vrai partage, les abeilles discutent entre elles et avec les cultivateurs et les éleveurs, elles repartent avec des recettes et des conseils… »
Un retour aux sources pour cette ancienne administratrice de biens à Paris et directrice d’agence locative à Tours, qui a passé son enfance et son adolescence auprès de son père poissonnier et marchand de fruits et légumes à Rennes : « J’adorais l’accompagner sur les marchés. Toute petite, je mettais ma blouse et je servais les clientes. Et à 16 ans, mes frères et moi devions passer la moitié des vacances à travailler. Pour moi, ce n’était pas une corvée. » Passionnée par l’immobilier, elle se félicite quand même d’avoir quitté cette vie de « ouf » pour être davantage en accord avec elle-même au milieu des « ruches » et des « abeilles » : « Ce métier correspond à certaines de mes valeurs fondamentales : l’échange, le local, la qualité. »
La distribution se fait à l’Hôtel B&B, 8 rue du Pontde-l’Arche à Saint-Avertin (salle du petit déjeuner, le jeudi, tous les 15 jours), et au Corneille, 49 rue Colbert à Tours (le mercredi, toutes les semaines).