La fée du 7e art s’est penchée sur son berceau ! C’est en effet lors du tournage du « Crépuscule des aigles » que le petit Michel a vu le jour sous le ciel des îles britanniques. « Mon père était producteur pour la Fox de ce film tourné en Irlande avec Ursula Andress et George Peppard. Du coup, j’ai la double nationalité ! » s’amuse Michel, homme de toiles et réalisateur, aujourd’hui à la tête du cinéma Les Carmes, l’incontournable complexe d’art et d’essai orléanais. Moteur ! Philippe Chastanet
« Ado, je voulais être champion de tennis ! » se souvient celui qui a quitté Paname pour reprendre, avec son équipe, les rênes des Carmes il y a déjà 4 ans. Mais, réalisant que l’horizon était un peu limité sur les cours, il change de cap et gagne d’autres plateaux. Alors, comme son père avant lui et sa grand-mère encore avant, il s’est tourné tout naturellement vers le cinéma. Et c’est comme ça qu’il devint comédien puis assistant réalisateur de Louis Malle et de Roman Polanski – rien que ça ! – avant de s’emparer de la caméra pour réaliser 8 films. Trois longs et 5 moyens métrages ! Depuis 5 ans, pas de nouveau projet de réalisation même si la flamme n’est pas éteinte… « De temps en temps j’y pense ! En particulier, j’adore le stade de recherche, de découverte et d’écriture » admet le passionné qui dévore de la pellicule en amont pour mieux choyer ses fidèles cinéphiles ensuite. « Maintenant, montrer des films c’est pas mal aussi ! Certains apportent tellement à regarder que parfois ça compense… ». Le sourire imperturbable, Michel Ferry est intarissable sur ses derniers coups de cœur tels que « Happy End » de Michael Haneke ou encore « 120 battements par minute » de Robin Campillo. « En janvier sortira “La Douleur” d’Emmanuel Finkiel, un film carrément formidable dont le scénario réunit 5 textes écrits par Marguerite Duras ! ». Programmer cinéma engagé et militant mais également des productions plus légères est également un credo assumé… « car il n’y a pas de mal à se faire du bien ! » sourit Michel en lançant un clin d’œil au fameux Cinéma des cinéastes parisien dont il fut le pilier pendant plusieurs années.
Encore une sacrée référence !
Bio express
23/08/1965 : naissance à Dun Laoghaire (Irlande)
2 mois plus tard : arrivée à Paris
1996 : produit et réalise son premier film : « Hantise »
2012 : tourne son dernier film en date : « Don’t say yes until I finish talking »
Novembre 2013 : reprend le cinéma Les Carmes à Orléans.
De famille !
Comédien, son père a débuté avec Gérard Philipe dans « Une si jolie petite plage » d’Yves Allégret. Plus tard, il endossa les rôles de régisseur, directeur et producteur. Quant à sa grand-mère, elle aussi est entrée dans la grande famille cinéma après la guerre pour finir chef de pub chez Paramount !
Une si jolie ville
Si pour Michel, le cinéma Les Carmes a été une opportunité, vivre à Orléans a été un choix ! « C’est une jolie ville, paisible et tempérée avec une belle lumière et j’aime tout particulièrement quand le soleil joue avec la dentelle des tours de la cathédrale ! ».
Bouquins
J’en achète beaucoup et j’adore en avoir un pas loin de moi ! J’ai adoré « De nos frères blessés » et « Sans patrie ni frontières ».
Lieu de vie
Pour Michel, le cinéma Les Carmes ce n’est pas qu’un espace de projections mais bien un lieu d’échanges et de convivialité. On peut y boire un thé bio ou en acheter, s’offrir bouquins, affiches ou DVD et tranquillement savourer l’instant côté salon ! Sans oublier festivals, débats et rencontres réguliers.