« Quels sont vos engagements pour les femmes ? » Les principaux(ales) candidat(e)s à la mairie d’Orléans nous répondent.
Olivier Carré,
Orléans Naturellement (LREM, Modem)
Le maire sortant d’Orléans défend son action en matière de gouvernance paritaire, mais se projette aussi dans le futur : s’il est réélu, une biennale d’artistes femmes verra le jour. Tous les arts seront représentés, des arts vivants à la littérature en passant par le cinéma et le street art, la culture jouant ainsi un rôle de lien social, de sensibilisation et d’action autour du thème de la place des femmes dans notre société. « Des temps de réflexion, de rencontres et d’actions seront organisés avec des intellectuelles, journalistes et artistes femmes notamment. » Autres projets : la création d’un prix Jeanne d’Arc (pour l’Orléanaise de l’année), l’organisation d’une campagne de communication contre le harcèlement de rue, et la poursuite du financement du lieu d’accueil des femmes victimes de violences.
Baptiste Chapuis/Dominique Tripet,
Faire Respirer Orléans (PS, PC)
Cette liste a pour projet d’étendre le dispositif SOS Femmes au niveau métropolitain. Elle prévoit aussi de créer, en lien avec les services de justice et tous les partenaires associatifs, un dispositif pour les auteurs de violences, et ce dès le premier acte malveillant. Elle s’engage à lutter contre le harcèlement de rue, les agressions sexistes et sexuelles par le biais de grandes campagnes de sensibilisation. Il s’agira aussi d’identifier, avec les femmes et les personnes discriminées, les raisons pour lesquelles elles n’empruntent pas telle rue, pour y remédier. Enfin, autre promesse de Faire Respirer Orléans : faciliter l’accès au sport pour toutes, avec des créneaux horaires pérennes, tout en accompagnant les clubs et associations dans la formation à l’égalité femmes-hommes de leurs bénévoles.
Jean-Philippe Grand,
Orléans Solidaire Écologique (écologiste)
Le candidat écologiste met en avant deux thèmes : la lutte contre les violences faites aux femmes d’abord, en œuvrant pour les hébergements d’urgence, en renforçant les liens mairie-justice-police-santé-associations pour une meilleure prise en charge, en proposant des stages d’autodéfense pour les femmes avec les associations locales, en assurant un suivi des féminicides et en réfléchissant à chaque fois sur les mesures qui auraient dû être prises pour les éviter ; la lutte contre les stéréotypes sexistes ensuite, en promouvant l’égalité filles-garçons durant les activités scolaires, en proposant aux enfants une éducation aux médias. Le soutien aux familles monoparentales est aussi inscrit dans son programme, à travers des aides dispensées par les acteurs locaux (caf, associations…).
Serge Grouard,
Les Orléanais au cœur (LR/UDI)
L’ancien maire précise que sous sa gouvernance, un dispositif d’accueil d’urgence avait été créé pour les victimes et leurs enfants. Il propose de le développer. Il s’engage à soutenir l’Association d’aide aux victimes, pour l’accueil psychologique et l’aide juridictionnelle qu’elle apporte. « Nous n’avons jamais transigé sur ce sujet », souligne Serge Grouard qui rappelle qu’en matière d’égalité professionnelle, la Mairie d’Orléans comptait davantage de directrices de services que de directeurs quand il était au pouvoir. Les droits des femmes et la parité ? « Un sujet trop important pour ne pas dépasser les clivages politiques », pense Serge Grouard. Ainsi, sous sa mandature, le dispositif d’aide aux victimes avait été créé avec des membres de l’opposition. Pas de problème pour lancer de nouvelles actions, d’où qu’elles viennent.
Nathalie Kerrien,
Nous, Elle, Orléans
L’ancienne adjointe à la Culture annonce la mise en place d’une politique globale et attentive aux questions des discriminations, l’égalité femmes/hommes se traduisant dans les faits par des actions concrètes : la signature de la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale en est une (cette charte est en ligne sur le site www.afccre.org). Objectif de « Nous, Elle, Orléans » : « En matière d’égalité, faire de notre ville un territoire exemplaire et responsable. » Nathalie Kerrien souhaite allonger les temps de garde scolaire pour prendre en compte l’articulation des temps de vie et alléger la charge mentale des parents. Elle veut aussi diffuser la culture de l’égalité sur les temps extrascolaires. Enfin, des boutons d’alerte de rue, pour contacter rapidement la police municipale, seront testés.
Farida Megdoud/Claude Trepka,
(Lutte Ouvrière)
Farida Megdoud mène « un combat permanent contre l’exploitation capitaliste, car le patronat s’appuie sur toutes les inégalités, et en particulier celle entre hommes et femmes, pour tirer les salaires et les conditions de travail vers le bas et diviser le monde du travail ». Les mesures qu’elle prône s’inscrivent dans un contexte général. Elle milite pour que les femmes s’engagent et prennent des responsabilités, elle s’oppose à ceux qui veulent remettre en cause le droit à l’IVG, soutient les mobilisations actuelles contre les violences faites aux femmes, tandis que, selon elle, « les mesures de Macron ne sont pas à la hauteur des enjeux » : « Tous les moyens devraient être mobilisés pour que ces femmes accèdent à une aide juridique, et obtiennent vite un logement ou un travail quand elles sont menacées par leur conjoint. »
Valentin Pelé/Anaïs Boyer,
Décidons en Commun (LFI, Parti animaliste)
La liste souhaite mener une action « volontariste » contre les violences faites aux femmes à travers la création d’une maison d’accueil des femmes battues « pour qu’elles puissent se défendre afin de retrouver pleinement leur dignité ». Elle s’engage à agir en faveur des associations féministes, à promouvoir l’éducation sexuelle dans les écoles primaires, à lutter contre les déviances sexistes et homophobes et à organiser des activités artistiques, culturelles et sportives réellement mixtes. Dès le début de la mandature, Décidons en Commun adopterait un plan décennal de lutte contre les discriminations, réexaminé annuellement, qui comprendrait un Observatoire des discriminations, sexistes mais pas seulement, aux nombreuses missions visant à les résoudre et à tendre vers l’égalité.
Sébastien Drouet