Si le constat est douloureux, la démarche est noble : démarrer une thérapie de couple peut sauver ce dernier. Plusieurs méthodes ont fait leurs preuves.
Le dialogue est devenu impossible et les moindres discussions donnent lieu à des cris et à des claquements de porte… La crise du couple pointe clairement le bout, voire la totalité, de son nez. Il est temps de réagir. Si la situation est installée depuis quelque temps, il faut prendre les choses en main avant de franchir le point de non-retour. Une fois ce sombre constat établi, les femmes prennent très souvent l’initiative de consulter un spécialiste du couple. Ce sont elles qui ressentent la plupart du temps le besoin de parler, d’échanger, de croiser les idées et de briser la glace, ou pas. Les hommes n’ont pas les mêmes nécessités et deviennent parfois si laconiques que leur moitié s’effraye. La communication peut alors revenir grâce à un tiers. Parfois mal perçues, les thérapies de couple peuvent être synonymes de nouveau départ. Sauter le pas prendra quelques mois, chacun étant persuadé que les problèmes peuvent être réglés au sein même du foyer. Accepter l’aide d’un professionnel est un acte réfléchi qui nécessite l’aval des deux partenaires. Si l’un force la main à l’autre, l’issue sera un véritable échec. La thérapie de couple apparaît nécessaire lorsque le dialogue a été rompu et que la vie amoureuse et sexuelle en pâtit. Une personne extérieure et neutre pourra alors émettre un point de vue, dessiner une route vers la guérison et éclairer les conjoints. Toutefois, si l’un des deux patients souhaite une rupture et paraît sûr de sa décision, la thérapie ne fonctionnera pas et sera d’autant plus douloureuse pour celle ou celui qui en a eu l’idée et l’envie.
Dédramatiser la démarche
Les méthodes ne sont pas les mêmes selon le thérapeute choisi. Souvent, ce sont les deux conjoints qui sont reçus en rendez-vous, et selon leur souhait, ils peuvent également envisager des suivis personnels afin d’approfondir la démarche. À l’instar des thérapies individuelles, celle qui concerne deux amoureux perdus va s’intéresser aux problèmes de fond. Si le couple ne s’entend plus, cela peut venir – subrepticement – de l’histoire intime de l’un ou de l’autre à un moment où les cicatrices du passé interviennent. Jouent également l’enfance, le lien à la famille, aux parents, l’évolution professionnelle ou la place de chacun dans la société. De nombreuses données personnelles interviennent dans les disputes. Des problèmes plus profonds tels qu’un viol ou de la maltraitance subie plus jeune peuvent avoir été enfouis durant des années et ressurgir lorsque l’on devient parents… À ce moment-là peuvent naître des crises dans le couple et la consultation individuelle s’avérera particulièrement constructive. La thérapie de couple est, dans certains cas, concluante dès les quatre premières séances. Quant aux petits blocages, ils seront vite gommés et le couple retrouvera son équilibre. Par exemple, certains patients désireux de devenir parents ont besoin d’être rassurés sur leur désir commun et trouvent leurs réponses en quelques heures seulement.
Et pourquoi pas une sexothérapie ?
Beaucoup de couples consultent en raison d’une activité sexuelle réduite à peau de chagrin. Pour autant, ils ne seront pas dirigés vers un sexothérapeute. Le manque de rapports intimes résulte souvent d’une incompréhension mais n’en est pas la cause. Si votre sexualité était naturelle et satisfaisante avant votre crise, cela est révélateur : il s’agit d’un véritable nœud qu’il va falloir défaire… La sexothérapie développe un travail sur le corps et le plaisir, à envisager si le problème de fond persiste. Quant au choix du spécialiste, cela dépendra du budget et de la démarche souhaitée. Le psychiatre est un médecin et toutes les consultations sont prises en charge par la Sécurité sociale. Un psychothérapeute non conventionné, comme un psychanalyste, n’est pas remboursé et là, les honoraires divergent, entre 30 et 100 euros pour les deux patients. Le thérapeute vous conseillera de régler chacun votre tour ou de partager la note afin de ne pas perdre de vue la démarche commune. Une à deux séances par mois seront conseillées, chacune durant entre une heure et une heure et demie. Entre les rendez-vous, le couple pourra être soumis à quelques exercices, dans le but d’optimiser les séances. Les jeux de rôle ont le vent en poupe et permettent de dédramatiser une situation, tout en permettant à chacun de prendre conscience de son comportement. À méditer…
À qui s’adresser ?
Christine Léon-Guérin (psychologue)
17 place Saint Charles Orléans
02 38 56 58 97
Étienne de Franssu (Sexologue)
29 rue Charles Sanglier Orléans
02 38 54 00 10
Maurice Attia (Psychiatre)
6 rue de la Bretonnerie Orléans
06 10 73 98 87
Témoignages
Nathalie, 46 ans
« C’est en pleine crise que j’ai demandé à Eric d’accepter de rencontrer une thérapeute de couple. Après plus de quinze ans de vie commune, il doutait de l’avenir de notre couple, remettait tout en question. J’étais déboussolée et je ne comprenais pas ce qui pouvait lui manquer. De mon point de vue nous formions un couple équilibré : une vie de famille
harmonieuse, une vie sociale riche, une vraie complicité sexuelle, pas de problèmes financiers… J’avais tout d’un coup l’impression d’avoir un ado capricieux à la maison. Cet entretien avec la thérapeute nous a permis de poser les choses et de comprendre que la crise n’était pas dans notre couple, mais que c’était Eric qui traversait une crise existentielle et que c’était donc à lui de suivre une thérapie et de faire un travail personnel. »
Cécile, 43 ans
« On parle souvent de l’usure du quotidien et des relations qui se dégradent, une lassitude qui parfois conduit à des relations tendues. Je confirme que vingt ans de quotidien, ça peut user. Tout cela est insidieux d’ailleurs, on finit par ronchonner le matin, le soir, on ne s’embrasse plus tendrement, on cohabite pour les enfants, la famille… J’ai eu le sentiment de sombrer peu à peu dans une médiocrité qui me faisait souffrir, je ne me sentais plus désirée, ni aimée de Christophe, qui était devenu le père de mes enfants et le râleur de service. Alors j’ai posé un ultimatum : ou bien l’on consultait quelqu’un pour remettre des sentiments et du respect dans notre quotidien, ou je partais. Il a accepté, lui qui pourtant a toujours critiqué les psys. Nous avons commencé une thérapie qui nous permet de mettre en place de nouveaux repères au quotidien, avec des exercices simples : se dire une chose positive chaque jour, se calmer avant de s’emporter… Cela demande des efforts, mais commence à porter ses fruits. »
Marie, 38 ans
« On a fait une thérapie à la demande de Paul. Cela permettait de régler des petits conflits du quotidien. C’est vrai qu’après une séance d’une heure avec un tiers, qui tempère les situations, pose des questions, nous recadre sur l’essentiel, on a la sensation d’avancer. Mais finalement cela n’a pas suffi . J’ai fi ni par quitter Paul qui était dans l’injonction permanente et l’intransigeance au quotidien. Plus tard, j’ai découvert que Paul avait une liaison alors même que nous faisions une thérapie. Je pense qu’il faut que les deux soient honnêtes pour que cela fonctionne. »