Originaire de Belgorod, près de la frontière ukrainienne, Nadia fête ses dix ans de vie dans l’Hexagone. La langue n’a pas été une barrière pour cette ancienne prof de français du secondaire…
Pourquoi vit-elle à Tours ?
Avant la Touraine, Nadia a passé sept mois à Bordeaux, en tant qu’assistante dans un établissement qui proposait le russe en première langue. Histoire de voir du pays. « Je connaissais déjà mon futur mari avant d’arriver en France, dit-elle. Je passais toutes les vacances scolaires en Touraine, où il vivait. J’ai fini mon contrat, nous nous sommes mariés et je suis restée à Tours. » À Saint-Pierre-des-Corps plus précisément, où se trouve l’antenne locale de l’association France-Russie dont elle fait partie.
Comment s’est-elle intégrée ?
Un accueil sympathique, mais une intégration longue à Bordeaux, où elle n’a longtemps rencontré que des connaissances professionnelles : « Les deux premières années ont été difficiles : le pays manque. Mais en trouvant du travail à Tours, l’intégration s’est mieux faite, grâce aux connaissances de mon mari. » D’abord secrétaire commerciale, Nadia a ensuite enseigné le russe à l’ESCEM, avant de reprendre des études, puis de donner des cours à l’institut de Touraine et à Vouvray en tant qu’assistante de vie scolaire. Aujourd’hui, elle est traductrice et experte judiciaire près la Cour
d’appel d’Orléans.
Ce qui l’étonne le plus
La modestie et la simplicité des Français dans la manière de s’habiller ! Ce qui n’est pas le cas, semble-t-il, des Russes… D’autres choses inattendues aussi : le fait que beaucoup de gens portent des petites écharpes, le tutoiement rapide – « C’était choquant au début » –, les brocantes, les horaires de bus, les commerces fermés le dimanche… « Ce qui est marquant aussi, ce sont les grèves, la solidarité, comme les défilés pour Charlie Hebdo. Les Russes ne revendiquent pas. » Et la situation actuelle par rapport à l’Ukraine ? « Cela a provoqué des tensions au sein de notre communauté. On ne parle donc plus de politique. »
Elle aime
Le fait de toucher l’histoire des doigts. « En Russie, c’est encore l’architecture soviétique ! Ici, on a l’impression d’être au temps de la Renaissance… » D’ailleurs, Amboise est sa ville préférée en Touraine. Autres motifs de satisfaction : le fromage de chèvre, pas simple au premier abord, le vin, la pâtisserie française, et la possibilité de tout faire à pied à Tours.
Elle n’aime pas
L’humidité et la grisaille hivernale, sans neige…
De la Russie, elle a gardé…
La nostalgie de la neige, les souvenirs de l’enfance, « quand on se déplaçait en ski de fond et en patins… ». L’habitude de proposer du thé à ses convives : « Les Français ont toujours beaucoup de boissons à disposition, café, jus de fruits, etc. Moi, je n’ai pas cette habitude, sauf celle d’offrir du thé. Ce n’est pas aussi rythmé que les Anglais ou les Français, très stricts sur l’horaire. Mais les Russes aiment le thé. »
Ses adresses :
La Boîte à livres, où elle apprécie particulièrement les rencontres avec les écrivains.
La boulangerie Hardouin.
La boulangerie Chauvet, avenue de la République à Saint-Pierre-des-Corps.
Association France-Russie,
29 ter rue Grand’cour,
37700 Saint-Pierre-des-Corps
02 47 44 09 77