Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

Nathalie, la musique comme thérapie

Nathalie Bonsigne a lancé, avec l’aide d’une amie infirmière, des séances de musicothérapie destinées à apaiser l’anxiété des patients. Une belle idée portée par une femme revenue de l’enfer. Sébastien Drouet

 

Impliquée avec le Conseil départemental dans la lutte contre les violences faites aux femmes, Nathalie Bonsigne a elle-même été victime de ces violences, dès son enfance passée dans l’Eure-et-Loir. Une mère atteinte de troubles psychiques, un père absent, et c’est toute une fratrie de 7 enfants qui a été en souffrance… Mais il arrive parfois que la personne maltraitée, ignorant « que cela ne se fait pas », se retrouve, une fois adulte, sous l’emprise d’un maltraitant : « Quand vous vivez dans cet environnement, vous n’êtes rien, vous ne valez rien. Un pervers narcissique peut vous convaincre qu’elle est la bonne personne pour vous aider. »

Voilà comment Nathalie va rester mariée, pendant 20 ans, à un homme qui la traite de « merde », la frappe. « Vous vous dites que c’est normal, que vous le méritez. » D’où l’importance de l’accompagnement et de la sensibilisation des plus jeunes, car non, ce n’est pas « normal ». « Je suivais des études pour devenir aide-soignante et
il a vu que je prenais de la hauteur…
 »
En dépression, elle consulte un médecin qui l’invite à se tourner vers Evelyne, une psychologue, grâce à qui tout va changer. « Elle a vu mes bleus. Elle a rencontré mon ex-mari. Il y a eu un gros clash entre eux. Elle m’a appelée pour que je parte. » Coup du sort : Evelyne décède deux jours après. Nathalie s’en sortira seule : « Le 14 juillet 2009 a été la fois de trop. Mon corps a dit stop. » Aux urgences, on lui conseille de porter plainte. Ce qu’elle fait. « Mais c’est un cauchemar », car il faut tout reprendre
à zéro, affronter les regards des habitants de la petite ville d’Eure-et-Loir où tout le monde se connaît et où monsieur jouit d’une bonne réputation. Mutée au CHU de Tours, en médecine, Nathalie déménage avec une de ses filles. Et sa vie s’engage sur un nouveau chemin, dirigé vers les autres.

Une nouvelle page 

Aujourd’hui aide-soignante, elle s’intéresse à ce qui entoure les soins, pense, avec une collègue infirmière, qu’il y a la possibilité d’aller plus loin, de faire mieux. Après recherches, c’est vers la musicothérapie que Fanny Joubert, par ailleurs harpiste, et Nathalie se tournent. Concrètement, il s’agit de proposer une playlist au patient, une succession de musiques sans paroles, savamment concoctée pour que les battements cardiaques diminuent jusqu’à une totale relaxation. Pendant 20 mn, masque sur les yeux s’il le souhaite, casque sur les oreilles là encore selon sa volonté, dans une atmosphère de douceur, le patient écoute seul avant d’appeler les soignants à l’issue. « Nous avons fait des tests, des évaluations, explique Nathalie, pour mesurer la douleur, l’anxiété, l’humeur, avant la séance et après. Les retours sont extrêmement positifs. » Il y a notamment une chute de la consommation médicamenteuse, un climat plus serein dans le service. 250 personnes ont déjà bénéficié de ce traitement doux.

Ce qu’il manque pour passer à l’étape supérieure ? 3 000 euros. Pour se doter d’outils – des playlists plus élaborées, du matériel – mis au point par la société Music Care. Ensuite, d’autres secteurs pourront être « explorés » par Nathalie et sa consœur, celui des soins à domicile par exemple, qui va exploser dans les années qui viennent.

En passe de devenir formatrice dans son domaine, Nathalie conjugue désormais sa vie au futur… 

nathalie.bonsigne@sfr.fr

 

 

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