Quelques articles de presse et émissions additionnés à un bouche-à-oreille ultra-favorable et le tour était joué : ouvert en octobre, l’Atelier 216 a rapidement trouvé son public. À la manœuvre, deux trentenaires spécialistes du bois qui adorent partager leur science du sciage et du pointage… Sébastien Drouet
Ce mercredi après-midi, c’est « atelier sapins de Noël » avec des palettes de récup’. Autour de la table, six mamans découpent le bois et assemblent ce qui fait office de branches, tandis que les enfants – que des filles ! – prennent leur goûter. Chacun se tutoie, tout le monde rigole, à commencer par Nicolás Rubio et Paul Huguen, les deux seuls mâles de la séance, qui font office d’animateurs des ateliers bricolage organisés au 216, rue Jolivet à Tours, en plein quartier Velpeau. « Les locaux appartiennent à la compagnie de marionnettes C’Koi Ce Cirk, qui nous a sollicités pour créer une activité ici, explique Nicolás. Car sinon, c’est sous-exploité. » D’habitude, Nicolás et Paul exercent leurs métiers respectifs de l’autre côté de la Loire, 96, quai Paul Bert où ils partagent, déjà, un atelier, Nicolás officiant en tant que maquettiste d’architecture – il a notamment réalisé la maquette d’un projet pour les futures halles –, Paul, ingénieur chimiste de formation et ancien salarié dans le recyclage des déchets, en tant que menuisier. Deux pros du bois donc, qui, pendant leurs loisirs, font… du bricolage !
Ici, même si les ateliers sont payants, le but pour les deux amis n’est pas de faire fortune, mais de transmettre des savoir-faire dans une ambiance détendue à des personnes qui, pour certaines, n’ont jamais tenu une visseuse de leur vie. « On a ouvert l’Atelier 216 en octobre, mais cela faisait des années que nous voulions créer un atelier participatif, poursuit Nicolás tandis que Paul aide une maman à finir son sapin. Rue Paul Bert, ce n’est pas accessible au public, c’est un lieu professionnel. Ici, c’est autre chose. On utilise les mêmes techniques, le même matériel, mais différemment, sans le souci du détail. » Mais avec celui de la pédagogie, de la transmission, le but étant de rendre chacun autonome. « Les gens sont super réceptifs, intervient Paul. S’ils s’inscrivent, c’est qu’ils sont ouverts à la découverte, à l’apprentissage. »
Des évolutions vont arriver dans les prochains mois : projets plus complexes, sur plusieurs séances, multiplication des ateliers, renforcement de l’équipe si possible. Une chose ne changera pas : la bonne ambiance et le sens de l’accueil des « monos » !
Sur Facebook : @latelier216
Bio express
- 8/11/1981 : Naissance de Nicolás à Madrid
- 22/10/1987 : Naissance de Paul à Ivry-sur-Seine
- 2005 : Nicolás commence le métier de maquettiste
- 2012 : Il s’installe à Tours en provenance de Nantes
- 03/2016 : Nicolás et Paul, qui arrive de Lille, partagent le
même atelier - 10/2018 : ouverture de l’Atelier 216
Reconversion
Autodidacte, Paul a quitté le domaine des déchets pour celui de la menuiserie – il a travaillé pour le Court-Circuit, le Bar Bidule, l’esplanade des Tanneurs –, idéalement en utilisant les matériaux de récupération.
En accord avec ses principes. « Dans mon ancien métier, il y avait beaucoup de gaspillage. Ce n’est plus possible ! » En plus, ici, « les gens reconnaissent qu’ils ne savent pas, ils veulent apprendre. C’est ce que j’ai vécu. »
Atelier 216, mode d’emploi
Les activités se divisent en deux volets :
• Apéros ou p’tit déj bricolage, le samedi matin ou le vendredi soir durant 2 h. Le principe : chacun vient avec son projet (chaise cassée, étagère à fabriquer…) et utilise le matériel sous la conduite de Nicolás et Paul (tarif : 5 €, sans inscription).
• Ateliers thématiques, le mercredi matin ou après-midi pendant 3 h. Tout est fourni, les participants repartent avec l’objet se rapportant au thème du jour (tarif : 30 €, inscription sur Facebook).