Nicole Almeras a intégré Allô Maman Bobo il y a une dizaine d’années pour y apprendre l’art si délicat du conte. Depuis 5 ans, elle assure la présidence de l’association qui a soufflé cette année 20 bougies. Et nous raconte son histoire…
Pouvez-vous nous parler de cette association que vous présidez ?
Allô Mama Bobo est née il y a 20 ans, sous la houlette de la comédienne Géraldine Seguin, qui voulait faire entrer des artistes en milieu hospitalier, auprès des enfants. Depuis, les activités de l’association ont évolué, mais la philosophie est restée intacte. Notre raison d’être, c’est de favoriser, développer, partager et diffuser la création artistique, principalement autour du conte, auprès d’associations, collectivités, centres sociaux, comités d’entreprise, prisons, hôpitaux… Une vingtaine de spectacles sont actuellement disponibles, et de nouveaux sortent en permanence de l’imagination de nos membres.
Et vous, comment l’avez-vous découverte ?
Il y a un peu plus de 10 ans, j’ai participé à des ateliers, pour apprendre à conter en public. On nous donnait un squelette, et à nous de créer autour de cela. Vous savez, c’est un véritable art, absolument passionnant. Il faut apprendre à faire vivre l’histoire, se l’approprier, décrire sans trop en dire, capter l’auditoire et principalement les enfants, un public difficile et exigeant. J’ai adoré cette expérience et depuis, je n’ai pas quitté l’association. J’aime conter !
À l’époque du « tout écran », de l’immédiateté, où l’on parle de pertes des valeurs, le conte a donc toujours droit de cité ?
Mais bien évidemment, et il est essentiel, car il fait travailler l’I-MA-GI-NA-TION. Quand on vous présente, par exemple, un dessin animé, le personnage existe déjà, sous vos yeux. Dans un conte, c’est de l’imaginaire, il est différent dans la tête de chaque enfant selon sa perception. Nous, nous plantons le décor et chacun y met ce qu’il veut. Demandez donc à mes quatre petits-enfants… Il faut proposer cela aux bambins, ils en sont friands, c’est un véritable bonheur de voir leurs yeux grands ouverts quand on fait un spectacle dans les écoles, les bibliothèques ou les médiathèques. Et attention, cela est valable également pour les adultes qui, à part ceux qui lisent beaucoup, ne travaillent plus assez leur imagination. C’est pour cela que nos spectacles sont pour toute la famille !
Toucher un large public, c’est donc cela le secret de la longévité de l’association ?
C’est un tout, je pense. Notre association est une véritable famille, et il y a énormément de transversalité, de coopération, entre les artistes avec qui nous travaillons, acteurs, musiciens, marionnettistes, peintres… Tous professionnels, et tous pétris de talent. Nous avons fêté cet été nos 20 ans au Parc Pasteur, rencontré un beau succès pour notre 12e édition du festival Boutons d’art, qui permet de faire éclore les rencontres culturelles en septembre dans des jardins du quartier des Blossières… Et j’espère que l’on souffl era encore beaucoup d’autres bougies. Vous savez, on peut conter à n’importe quel âge… Toute sa vie…