Tous les chemins mènent aux meubles de style, c’est un peu la morale du parcours atypique de cet Orléanais…
Je confirme : le monde est petit, vraiment tout petit. Pour preuve, c’est à New York, au MOMA, devant une toile de Rothko, que j’ai rencontré Olivier Bassaïsteguy. Ce n’est pas faute de l’avoir croisé quotidiennement à l’école de nos enfants, mais il fallait se retrouver à l’autre bout du monde pour vraiment se connaître… Il méritait bien un portrait avec son parcours singulier et sa simplicité.
Après des études en biologie moléculaire, Olivier était destiné à faire de la recherche. Seul devant sa paillasse, il s’ennuyait. Alors très vite il décide de rejoindre la branche commerciale de son laboratoire. Puis il part à New York faire un MBA avant de rencontrer Céline, sa femme. Il va reprendre l’entreprise familiale de son beau-père, Gilbert Masson, ébéniste de son état. Olivier se retrouve donc dans l’univers des meubles, mais pas n’importe lesquels, des meubles de style très travaillés. Face à des entreprises locales bien implantées, il devra faire ses preuves
et s’imposer. On l’accusera même, à tort, de contrefaçon.
Stratégie italienne
Très vite, Olivier s’intéresse à la façon de travailler des Italiens et adopte la même stratégie. Copies de meubles d’époque, créations originales, sur mesure… Olivier s’entoure d’artisans sous-traitants : bronzier façonneur, doreur, vernisseur…. « Quelque part je reprends le rôle d’ensemblier, je suis le garant de la fabrication. » Tout cela avec une grande exigence et beaucoup de raffinement pour cet autodidacte du meuble, qui fabrique environ 400 pièces par an. Il aime marier les styles, classique et moderne, revisiter les meubles des années 40, sur-dimensionner les pieds, varier les finitions : chêne décapé, couleurs en vernis… Il lui est même arrivé de faire une copie d’un modèle en vente à Drouot qu’un particulier n’avait pu acquérir. Aujourd’hui l’entreprise, installée à Olivet, fournit de grands hôtels : le George V, le Keppler, le Shangri.-La… Les commodes, consoles, guéridons, petites tables basses s’exportent à New York, Moscou, Singapour… grâce aux décorateurs qui sollicitent Olivier pour leurs clients. Parmi eux, le célèbre Pierre-Yves Rochon, grande signature de l’architecture d’intérieur.