Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

PHILIPPE COULANGES LA LANCE OU LE PINCEAU

CE POMPIER PROFESSIONNEL LOIRÉTAIN – MAIS HABITANT DANS LE PÉRIGORD –  A PLUSIEURS FERS AU FEU : PEINTRE AUTODIDACTE,  IL PROJETTE ENCORE D’ÉLARGIR SA PALETTE. RENCONTRE

Il  n’y a pas de honte à s’ennuyer. C’est par désœuvrement, entre deux gardes, que Philippe Coulanges a découvert l’or qu’il avait dans les mains. Alors pompier professionnel à la caserne d’Orléans-Sud, il prit un jour le pinceau et commença à peindre. En pur autodidacte. Les Beaux-Arts, il y avait bien pensé, plus jeune, mais avait vite écarté l’idée, par « manque de confiance ». « Pourtant, au collège, j’étais assez doué dans la reproduction d’œuvres. Ma prof d’arts plastiques m’avait d’ailleurs dit que cent ans plus tôt, j’aurais pu être faussaire ! » Être original plutôt que copieur : des années plus tard, Philippe Coulanges trouva finalement sa voie, réalisant par exemple une série de toiles très personnelles représentant plusieurs villes du monde. Quand il s’en éloigne, c’est pour peindre… sur scène, en plein concert du groupe de musique qu’il produit, l’Olivier Matéis Group (en spectacle à Chaingy, le 25 juin prochain). « Peindre dans ces conditions m’a permis de me libérer », dit-il simplement.

Doué pour les arts quels qu’ils soient, Philippe Coulanges – ou « Fil Cool » – est même en train de se mettre à… l’écriture. « Un roman, lâche-t-il. Il y aura une histoire d’amour et forcément… un pompier dans le lot ! » Cette nouvelle expérience, il l’a d’ailleurs envisagée dans le train, deux fois par mois, pour rejoindre sa famille, installée en Aquitaine. Deux semaines de boulot, puis deux de « off » : le pompier est en perpétuel allerretour. « Travailler à Périgueux, je ne serai pas contre, mais les mutations sont difficiles dans nos métiers. L’éloignement est compliqué, c’est sûr, mais quand je suis là-bas, j’y suis à 100 %. » Ramener ce joli monde dans le Loiret ? N’y comptez pas. « Là où j’habite, c’est un vrai paradis. En haut d’une colline, avec un lac en contrebas. C’est le calme absolu. La source de la vie. » Quelque chose comme une sensation d’équilibre passe dans ses gestes et sa façon de se raconter. « Je suis bien dans mes baskets », convient-il. Ne lui manque finalement qu’un soupçon de visibilité supplémentaire pour faire partager au « public » ce qu’il a dans le ventre et ce qu’il pose de lui sur la toile ou le papier. « Je n’ai jamais exposé à Orléans », semblet-il regretter. D’autres, moins talentueux, ont pourtant eu cette chance. On aurait tort de passer à côté du grand incendie.

SERPENT D’AVRIL…

« Mon souvenir d’intervention le plus drôle ? Un jour, on nous prévient qu’un serpent s’est échappé. On n’avait pas d’équipe spécialisée et, personnellement, je n’aime pas trop ces bêtes-là… On entre dans le couloir de l’immeuble, on voit une forme enroulée. En fait, c’était un… foulard ! »

TIRÉ D’AFFECT

« Au départ, je m’attachais beaucoup aux victimes, je voulais savoir ce qu’elles devenaient. Mais c’est une erreur : il y en a tellement. Il faut tourner la page. Oui, nous sommes des hommes, mais nous sommes surtout des techniciens de la sécurité. Qui doivent certes faire preuve d’humanisme, mais aussi de sangfroid et d’abnégation. »

Sa citation

« Oser, c’est prendre le risque de réussi  »

…ET TRAUMATISMES

« Il existe des interventions difficiles quand on fait ce métier. Je me rappelle m’être déplacé sur un accident de bus qui transportait des enfants scouts. Il y avait des morts, des blessés graves. Ce qui m’a marqué, c’est le silence qui régnait. Les gamins ne se plaignaient pas. Ils se comportaient même “mieux”  que des adultes… »

PROPOSITION INDÉCENTE…

« Oui, j’en ai déjà eu… Un soir, nous partons en intervention pour une intoxication médicamenteuse. Nous nous retrouvons bloqués au pied de l’immeuble, j’appelle l’amie de la victime, qui nous avait prévenus. Le lendemain, elle s’est mise à m’envoyer des textos très clairs. C’est ma femme qui lui a répondu… »

Bio Express

24 JUIN 1975 : naissance à Orléans

1999 : devient sapeur-pompier professionnel

2013 : donne son premier concert dans l’agglo

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