Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

Plus près de Cieu

Depuis le 7 mars, son exposition à la collégiale Saint-Pierre rencontre un franc succès. Portrait d’un Orléanais attachant, et pas si misanthrope qu’il en a l’air…

 

Ça bouillonne à l’intérieur. De là à dire que c’est apaisé… On n’ira pas jusque-là. Cette manière de tordre et de mastiquer la vie, Cieu la porte en lui. Elle explose sur ses toiles, exposées à la collégiale jusqu’au 19 avril prochain. D’ailleurs, il n’était pas forcément aisé, pour lui, de se confronter à la réaction de cette ville et qui l’a vu naître et grandir. « Mais j’ai senti beaucoup de bienveillance autour de moi, dit-il. J’ai eu l’agréable sensation du boxeur qui boxe dans sa salle. »

Couvé à Orléans par Gil Bastide, Cieu doit sans doute une fière chandelle à ce dernier. Pourtant, le garçon s’est fait tout seul. En « néophyte complet », comme il le répète aujourd’hui, après être passé sur les planches et avoir tâté du cours Florent, au terme d’une audition rondement menée. « Je me rappelle avoir ressenti une sorte de soulagement chaud. C’était la première fois que j’étais pris quelque part… » Avant ? « J’avais toujours eu des rapports un peu conflictuels avec le corps enseignant… »

 

« Je me sens de plus en plus libre »

Comédien, donc. Mais aussi prof de tennis, à Cancún (Mexique), pendant quelques années. Et acteur pour des publicités. Un temps, juste pour voir. « Mais c’est devenu rédhibitoire. Je me retrouvais dans des castings avec 15 types qui se la pétaient. Et puis, j’en souffrais dans mon épanouissement personnel. »

Bonheur et clé des cieux : celle-là même que le graffiti et le street art lui offrirent subrepticement à l’adolescence. L’art absolu, dans lequel il se replongea peu de temps après que son père lui eut pourtant mis le destin de son entreprise entre les mains. « J’avais commencé à m’acheter 5-6 costumes », se rappelle le fiston. Et puis, un nouveau déclic, à la sortie d’un film. Une copine qui l’enjoint à percer dans la peinture. Vraiment. Mais avant, prière d’en parler au paternel… « Mon vieux m’a suivi. À partir du moment où tu es passionné, il te dira toujours de tenter. C’est un luxe énorme. »

La peinture, ça a donc (re)démarré comme ça, sans fol espoir, ni rêve de gloire. « Je ne soupçonnais pas qu’en vivre serait quelque chose d’atteignable », se souvient l’artiste. Qui un jour, autant au feeling qu’au culot, tapa à la porte d’une galerie parisienne, boulevard de Courcelles. Pari(s) réussi. Puis Londres et New York, dans la foulée, à la suite d’un concours de circonstances favorables. « Des énormes coups de fion, sourit l’intéressé. J’ai également eu la chance qu’une famille de collectionneurs me suive dès le début. »

Quand la rumeur a commencé à faire écho de son talent, qui la crut ? Pas lui. Enfin, pas tout de suite. « J’étais persuadé que c’était les collègues de mon père qui achetaient mes toiles. » Jusqu’à ce qu’il s’aperçoive que, oui, « des gens pouvaient mettre des ronds » sur ses œuvres. Depuis, le garçon a appris à se faire davantage confiance. « J’ai moins peur de l’altérité », explique-t-il, un brin énigmatique. Avec sa longue barbe et son chapeau noir, il pourrait incarner à la perfection « l’artistocrate » maudit et misanthrope, Toulouse-Lautrec des temps modernes. Sauf que monsieur Cieu, volubile et captivant, ne se prend pas au sérieux. « Ça ne reste que de la peinture », admet-il. Et c’est déjà beaucoup.

 

Bio express

 

23/08/1979 : naissance à Orléans

2000 : s’inscrit au cours Florent

Janvier 2007 : première expo à Paris

Mars-avril 2015 : expose à la collégiale Saint-Pierre

 

 

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